Survol méditerranéen avec Icare

Première exposition archéologique à la galerie Blondeel-Deroyan

Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 477 mots

Bernard Blondeel, internationalement connu pour ses tapisseries du Moyen Âge au XVIIIe siècle, est également spécialisé en archéologie. En préambule à l’ouverture en mars d’un nouvel espace intégralement consacré à cette spécialité, il organise avec son associé, Armand Deroyan, une première exposition. Elle tire son nom d’une des pièces phares présentées : une statuette étrusque d’Icare. Quatre-vingt cinq autres objets constituant un vaste panorama des principales civilisations méditerranéennes y sont proposés, dans une gamme de prix de 5 000 à 3 millions de francs.

PARIS - "J’ai intitulé cette exposition "Le rêve d’Icare", car l’une des pièces phares est une statuette étrusque en bronze, aux yeux incrustés d’argent", explique Bernard Blondeel. Provenant de l’ancienne collection Ritman, l’objet haut de 12,3 cm et large de 11,8 cm, a été fondu en Étrurie vers 300 av. J.-C. "Extraordinaire par sa qualité, elle l’est aussi par le sujet, car le fils de Dédale a très rarement été représenté en trois dimensions", ajoute le marchand. "Son prix de 230 000 francs est également lié à la  force dramatique qui en émane et exprime à merveille la symbolique d’un mythe, peut-être plus populaire aujourd’hui que dans l’Antiquité". Mésopotamie, Égypte, Grèce ou Rome sont les autres escales proposées par les deux antiquaires pour ce périple autour du bassin méditerranéen, sur les traces des civilisations disparues. Les œuvres de l’Empire babylonien, parmi lesquelles deux Idoles aux yeux de l’époque d’Uruk (3500-3100 av. J.-C.) côtoient une amulette en lapis-lazuli d’époque sumérienne des dynasties archaïques III (2600-2340 av. J.-C.), sont en vente à partir de 50 000 francs et jusqu’à un million de francs. Pour le Royaume des pharaons, deux pièces retiendront l’attention des visiteurs. La plus importante est sans conteste une statuette en bois d’un dignitaire égyptien du Nouvel Empire. Issue de la collection Hoffman, archéologue et marchand de la fin du XIXe siècle dont une grande partie de la collection est conservée au Musée du Louvre, elle est proposée à trois millions de francs. L’autre, une stèle de 37 cm de haut, sans doute de la région de Tell el-Amarna, sur laquelle sont représentés Akhénaton et Néfertiti faisant of­fran­de à Aton, est à 500 000 francs.

Un détour par la Grèce et Rome achèvera ce voyage archéologique. Des objets dont les prix varient de 100 000 à 200 000 francs révèlent tout le talent des créateurs antiques. Qu’elles soient minuscules, telle cette panthère en bronze incrusté d’argent et de nielle (5,8 cm), ou de dimensions plus importantes comme ces deux têtes en marbre de l’Époque romaine (IIe siècle ap. J.-C.) – l’une de Dionysos jeune (20,5 cm), l’autre d’une déesse (26,5 cm) –, qui proviennent d’une collection belge, chacune de ces pièces possède la même force.

LE RÊVE D’ICARE, exposition-vente jusqu’au 20 décembre, galerie Blondeel-Deroyan, 11 rue de Lille, 75007 Paris, tél. 01 49 27 96 22, tlj sauf dimanche et lundi matin 10h30-18h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Survol méditerranéen avec Icare

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