Les Brèves : Musée du Louvre, Florida International University...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 980 mots

Le Musée du Louvre poursuit le redéploiement de ses collections, deux mois après la réouverture complète du circuit des Antiquités orientales. Le 21 décembre, le département des Antiquités égyptiennes s’étendra sur 4 100 m2, gagnant ainsi près des deux tiers de sa surface originelle. Le rez-de-chaussée sera consacré à des thèmes relatifs à la civilisation pharaonique, tandis que le première étage retracera 4 000 ans d’art égyptien. Le mois de décembre verra aussi la création de nouvelles salles dans les sections coptes et celles de l’Empire romain d’Orient, avec notamment la présentation des fameux portraits du Fayoum. Les Antiquités grecques, étrusques et romaines rouvrent aussi partiellement, ainsi que la Grande galerie des peintures italiennes. Au sein de ce dernier circuit, seront exposés les cartons préparatoires de tapisseries des XVIe et XVIIe siècles.

La Florida International University (Fiu) a racheté le musée de la Wolfsonian Foundation. Situé dans le Déco District de Miami Beach, il abrite la collection du philanthrope américain Mitchell Wolfson Jr., qui couvre la création artistique internationale de la fin du XVIIIe au milieu du XIXe siècle : architecture, arts décoratifs, peinture, sculpture et design industriel. La Fiu sera chargée de la gestion du musée, de l’organisation des expositions temporaires et des activités d’édition. La cathédrale de Beauvais fait l’objet d’auscultations et de mesures par les élèves de l’École nationale des sciences géographiques de Champs-sur-Marne (Val de Marne) pour évaluer l’ampleur de ses déplacements. L’édifice, qui possède la plus haute voûte du monde, est menacé d’écroulement. Le chœur gothique bouge en effet de plus d’un millimètre par an ; la voûte, qui culmine à 48,50 m, tombe en petits fragments, et les fissures deviennent de plus en plus apparentes. Commencée comme un défi architectural au XIIIe siècle, écroulée deux fois au cours de sa construction, jamais achevée – elle n’a ni flèche ni nef –, endommagée à chaque guerre, maltraitée par les intempéries, la cathédrale manque d’appui à l’endroit où la nef aurait dû être construite et s’incline dans cette direction. Ce mouvement a une incidence sur les grands arcs dont les pierres éclatent sous la poussée, encore augmentée par sa lourde toiture en plomb.

Le Musée Guggenheim de Bilbao, inauguré le 18 octobre, a reçu 100 000 visiteurs dans son premier mois d’existence. Son 100 000e visiteur, un retraité de 72 ans, a passé les portes du musée le 19 novembre en fin d’après-midi et a ainsi gagné un voyage à New York, où il pourra notamment visiter le premier Guggenheim. La fréquentation du musée de Bilbao, dessiné par l’architecte californien Frank Gehry, devrait dépasser les prévisions : les responsables n’attendaient que 400 000 visiteurs pour l’ensemble de la première année.

Ptolémée. Une réédition, datant du XVe siècle, du Traité de géographie de Ptolémée a été apparemment dérobée à la Bibliothèque nationale de France. Cet ouvrage, qui existe en 15 exemplaires dans le monde, est estimé entre 3 et 5 millions de francs. La dernière personne à l’avoir emprunté, au mois d’août, a été mise hors de cause par la Brigade de répression du banditisme (BRB) chargée de l’enquête.

Deux tombes de la Vallée des Rois, fermées depuis près d’un an pour restauration, ont été rouvertes au public. Il s’agit des tombes de la reine Taousert et de Sethi II. Par ailleurs, plus au nord, à Dra Aboul Neggah, le service des Antiquités a ouvert pour la première fois au public deux tombes de nobles de la fin de la XVIIIe dynastie (1580-1314 av. J.-C.), celles de Shou Roy, supérieur des encenseurs au Temple, et de Roy, intendant du pharaon Horemheb.

Le 3e Salon du Patrimoine qui a réuni, du 25 au 28 septembre, 280 exposants au Carrousel du Louvre, a attiré 18 500 visiteurs. Le prochain Salon se tiendra du 5 au 8 novembre 1998, toujours au Carrousel du Louvre.

Intérieurs avec des nénuphars, de Roy Lichtenstein, d’une valeur de un million de livres sterling, a été offert à la Tate Gallery de Londres par la Fondation Douglas S. Cramer, créée par le célèbre producteur de télévision. Le tableau  fait partie de l’exposition que la Tate consacre jusqu’en mars au peintre américain décédé le 30 septembre. Il appartient à la dernière série thématique de Lichtenstein, “Intérieurs”, qui l’a fait connaître dans le monde entier.

Carl Larsson réhabilité. L’embarrassant tableau de Carl Larsson, Sacrifice d’hiver, a retrouvé sa place dans le hall du Musée national suédois, à Stockholm, après 66 ans d’errance. Commandée par le musée, cette toile monumentale de 13,7 m de large, avait été achevée par le peintre en 1915 mais, jugée trop violente, elle n’avait été acceptée qu’en dépôt en 1924. Le tableau était rapidement devenu un objet de culte pour les nazis, qui y voyaient une représentation de la supériorité nordique. Le musée, qui l’avait décroché en 1931 et rendu à la famille Larsson, a refusé de le reprendre après la Seconde Guerre mondiale. En 1986, il avait été vendu à deux marchands, puis, par l’intermédiaire de Sotheby’s, à l’homme d’affaires japonais Hiroshi Ishizuka pour 880 000 livres sterling (8,27 millions de francs). Celui-ci n’a jamais déballé la toile et l’a prêtée au Musée national suédois qui l’a finalement achetée, en juillet dernier, pour l’équivalent de 11,28 millions de francs.

La cour d’appel de Montpellier vient de rendre un arrêt favorable à Mme Marie Torrès, la boulangère qui, en 1988, avait cédé à un antiquaire un bronze pour 40 000 francs. Attribué ensuite à Camille Claudel, il avait été revendu 1,45 million de francs lors d’une vente aux enchères à Rambouillet (voir le JdA n° 12, mars 1995). La cour a annulé la vente et condamné acheteurs et commissaires-priseurs à lui verser ensemble 1,45 million de francs (plus les intérêts de droit). Persuadée que l’authenticité de L’implorante lui avait été cachée, la boulangère avait engagé une procédure. En 1995, le tribunal de grande instance avait ordonné la restitution du bronze à sa propriétaire initiale, mais les acheteurs successifs avaient fait appel.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Les Brèves : Musée du Louvre, Florida International University...

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