Artistes et galeries à travers le monde (5 décembre 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 1259 mots

BRUXELLES

Group 2 Gallery accroche à ses cimaises les œuvres récentes de Ann Dierkx et de Simon Adjiashvili. Les deux artistes partagent une même sensibilité pour l’abstraction. Ici, le travail de l’écriture donne son sens au dessin dans un jeu de strates qui fait de l’image un palimpseste. Là, le monochrome domine dans les jeux de matière et de texture.
Group 2 Gallery, 8 rue Blanche, Bruxelles, tél. 32 2 539 23 09, jusqu’au 21 décembre

La galerie Arets expose une sélection de pièces de Marcel Louis Baugniet réunies sous le titre “Le Beau, c’est l’Utile”. Un survol de l’œuvre de l’une des figures majeures de l’histoire de l’art abstrait en Belgique qui, au tournant des années vingt, avait abandonné la peinture pour le design et le mobilier.
Galerie Arets, 9 rue de Rollebeek, Bruxelles, tél. 32 2 513 20 25, jusqu’au 5 janvier

Fred Lanzenberg accueille les toiles enthousiastes de Nathalie Grenier. Cette jeune artiste de 31 ans présente de vastes fragments de son univers imaginaire : arbres, sous-bois, paysages traités en force, à l’instar de cette Via Appia de plus de sept mètres.
Fred Lanzenberg, 9 av. des Klauwaerts, Bruxelles, tél. 32 2 647 30 15, jusqu’au 21 décembre 

LONDRES

Dans Cork Street, les Waddington Galleries présentent de nouvelles peintures et sculptures de Mimmo Paladino, probablement le plus doué des artistes de la Transavantgarde italienne dans les années quatre-vingt. Ses derniers travaux le montrent liant symboles et métaux et passant d’un personnage monumental en bronze à des peintures à la feuille d‘argent, toutes autour de 2,5 mètres de haut. L’artiste expose également soixante petits travaux encadrés en cuivre, issus de sa série des Dipinti Semplici. Les monotypes récents de Paladino font appel à un riche ensemble de techniques et sont disponibles chez Alan Cristea.
Waddington Galleries, 11 Cork Street, Londres, tél. 44 171 437 8611, jusqu’au 23 décembre. Alan Cristea Gallery, 31 Cork Street, Londres, tél. 44 171 439 1866

Le meilleur point de rencontre entre la peinture et la photographie se situe certainement dans le portrait. Interim Art propose une exposition de groupe rassemblant des travaux qui tournent autour d’“une esthétique du cliché”, selon la définition de la directrice de la galerie, Maureen Paley. Les peintures d’Alessandro Raho et de la Néerlandaise Kiki Lamers tirent profit du rendu de l’objectif, tandis que Rineke Dijkstra et Sarah Jones réalisent des photographies qui sont délibérément picturales, aussi bien par la texture que dans la composition.
Interim Art, 21 Beck Road, Londres, tél. 44 171 254 9607, jusqu’au 21 décembre

NEW YORK

La galerie Lelong a réussi à garder vivant et surprenant le travail de la Cubaine Ana Mendiata, malgré sa disparition prématurée en 1985. Pour cette troisième exposition, elle présente un ensemble de ses premières photographies, des œuvres vidéo, ainsi que sa série de travaux postérieurs plus connue,  intitulée Body Tracks. Facial hair transformation et Facial cosmetic variations, deux œuvres du début des années soixante-dix, témoignent clairement du grand intérêt d’Ana Mendiata pour le corps, l’identité sexuelle et le déguisement. La première montre l’artiste enlevant les poils du visage de son compagnon pour les placer sur sa propre tête. Dans la surprenante série d’autoportraits dont fait partie la seconde, Mendiata dissimule son apparence derrière du maquillage, des perruques et des prothèses. Bravant toutes les conventions féminines de la beauté, elle modifie théâtralement son visage en précédant ainsi de plus de dix ans Cindy Sherman.
Galerie Lelong, 20 W. 57th Street, New York, tél. 1 212 1 315 0470, jusqu’au 20 décembre

Matthew Marks présente en décembre les travaux de l’Allemand Andreas Gursky, qui vit et travaille à Düsseldorf après avoir étudié avec Berndt et Hilla Becher. Il photographie à la fois des paysages et des intérieurs, produisant des images couleur de grand format qui manipulent subtilement la perspective pour créer des panoramas. Explorant la façon dont la vie humaine, l’industrie et l’environnement se modèlent et s’influencent réciproquement, Gursky a parcouru les villes de Hong Kong, Salerne, Singapour et Los Angeles, puis en a capturé l’essence topographique dans des images figées et méditatives.
Matthew Marks, 523 W. 24th Street, New York, tél. 1 212 243 0200, jusqu’au 24 décembre

PARIS

“Auriez-vous un travail à me proposer ?”, telle est la requête du jeune Bulgare Plamen Dejanov. Les divers petits boulots qu’il réussit à décrocher lui permettent d’acquérir mobilier et œuvres d’autres artistes pour ses plates-formes, véritables “works in progress”. Son Jardin d’hiver, chez Air de Paris, est ainsi constitué aujourd’hui d’un fauteuil de jardin de Willi Guhl (1954), d’une pièce de Jorge Pardo (1995) et d’un ensemble d’objets en verre contenant des plantes vertes. À terme, certainement au début de l’année prochaine, ce jardin d’hiver ira rejoindre le bureau, le salon et la chambre dans un Appartement-témoin à Berlin.
Air de Paris, 32 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 44 23 02 77, jusqu’au 20 décembre

Le Serbo-Croate sans peine, une méthode Assimil éditée en 1972, est à la base de cette exposition de Natacha Nisic, dans un lieu inhabituel mais tout à fait approprié : l’Association
pour la promotion des langues étrangères en France. L’artiste fait ici implicitement référence, et non sans nostalgie, à un pays disparu dont seuls quelques “costumes folkloriques”, dans toute leur subjectivité, témoignent encore superficiellement de l’identité perdue.
Association pour la promotion des langues étrangères en France, 2 rue Gabriel-Vicaire, 75003 Paris, et Galerie Anton Weller, 57 rue de Bretagne, 75003 Paris, tél. 01 42 72 05 62, jusqu’au 19 décembre

L’art du XXe siècle est peuplé de figures singulières qui, au long des années, ont ignoré les modes pour rester de bout en bout fidèles à elles-mêmes. Il en est ainsi de Pierre Klossowski, qui n’a cessé d’explorer les mystères de l’amour. La galerie Rachlin-Lemarié Beaubourg expose aujourd’hui un bel ensemble de ses mines de plomb et crayons de couleur sur papier, de grands formats exécutés entre les années cinquante et les années quatre-vingt, accompagné d’une rare aquarelle de 1952-1953, Lucrèce et Tarquin. Des documents et photographies, souvent inédits, complètent la présentation.
Galerie Rachlin-Lemarié Beaubourg, 23 rue du Renard, 75004 Paris, tél. 01 44 59 27 27, jusqu’au 31 décembre

TURIN

Les “anamorphoses” de Georges Rousse se déploient dans des appartements abandonnés ou des bâtiments en cours de démolition. Les projets de l’artiste parisien, qui entraînent le réel dans son propre kaléidoscope, sont tantôt proches des déformations de l’espace typiques du Maniérisme ou du Baroque, tantôt de la décoration que l’on imagine d’origine cubiste. Les neufs photographies, réalisées entre 1982 et 1994, déstabilisent notre perception visuelle.
Galleria Photo & Co, via dei Mille 36, Turin, tél. 39 11 889 884, jusqu’au 15 janvier

VALENCE

L’artiste cubaine Marta María Pérez, née à La Havane en 1959, bénéficie chez Luis Adelantado, à Valence, de sa première exposition personnelle en Espagne. Environ soixante-dix photographies en noir et blanc déclinent une réflexion sur le “Moi” à partir de son propre corps. Son œuvre s’inscrit dans une tradition artistique qui utilise le corps féminin à la fois comme code de représentation et c lieu de conflit. L’influence de la culture populaire cubaine est essentiel dans son vocabulaire, tout comme certaines données biographiques, notamment sa maternité.
Galería Luis Adelantado, C. Bonaire 6, Valence, tél. 34 96 351 01 59, jusqu’au 1er janvier

ZURICH

Pour sa première exposition personnelle dans une galerie suisse, Fabrice Hybert présente cinq de ses “Prototypes d’Objets en Fonctionnement (P.O.F.)” : tapis de douche, baiser d’arbre, escalier sans fin, voiture pour enfant et lentilles de contact/double vue. Hybert a déjà réalisé cent prototypes d’objets destinés à la vie quotidienne, créations originales, utiles, voire impertinentes, qui relèvent d’une économie artistique singulière.
Galerie Peter Kilchmann, Limmatstrasse 270, Zurich, tél. 41 1 440 39 31, jusqu’au 17 janvier 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (5 décembre 1997)

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque