La mémoire du George V

La dispersion du mobilier de l’hôtel a rapporté 21 millions de francs

Le Journal des Arts

Le 19 décembre 1997 - 393 mots

La vente-marathon du contenu de l’hôtel George V, organisée par Me Jacques Tajan du 17 au 27 novembre, a totalisé 21 millions de francs. Fermé depuis un mois pour travaux après avoir été racheté par un neveu du roi Fahd d’Arabie Saoudite, le prestigieux palace parisien a été entièrement vidé de son mobilier. Les quelque 10 000 pièces de mobilier, orfèvrerie, vaisselle et matériel professionnel ont déchaîné la passion des amateurs de memorabilia.

PARIS - La vente a démarré dans une atmosphère de folie, au milieu d’une foule de nostalgiques des stars et des grands de ce monde qui étaient descendus au George V, et son succès ne s’est pas démenti : elle a doublé ses estimations. Dès l’ouverture, François Tajan, le fils du commissaire-priseur, avait qualifié l’événement de “vente-péplum” : “On ne vient pas tant ici pour la qualité de l’objet que pour la célébrité à qui il a appartenu”. Sym­boliquement, le premier objet à ouvrir les enchères, le 17 no­vembre, a été le pavillon unique à fond bleu roi marqué au chiffre de l’hôtel George V en lettres d’or qui, adjugé à 4 500 francs, doublait son estimation.

Suites de célébrités
Suivaient une série de gouaches, dessins et peintures des XVIIIe, XIXe et XXe siècles qui avaient surtout le mérite de provenir de suites illustres, comme celles de Gene Kelly, Gary Cooper, Gina Lollobrigida ou Jimmy Carter, et se sont fort bien vendus. Les meubles ont pris la relève. Une paire de canapés de la suite de Michael Jackson est partie à 45 000 francs ; une table de salon de la suite de l’ancien président Nixon à 22 000 francs ; la coiffeuse de Marlène Dietrich à 12 000 francs. Par ailleurs, un lampadaire 1950 de Pollerat a été enlevé à 110 000 francs, une tapisserie d’Aubusson (carton par Coutaud) à 115 000 francs, et une paire de canapés de style Louis XV à 85 000 francs.

Le palace dispersait également son matériel de coulisses. Cinquante lots de fait-tout et de casseroles ont été vendus 3 000 francs chacun. Un lot de trois cents tire-bouchons a été adjugé 400 francs. Enfin, les lots de dix peignoirs étaient arrachés à 3 500 francs chacun, faisant mieux que ceux (par dix) d’uniformes de gouvernantes, liftiers et voituriers, vendus chacun 2 000 francs. Tous ont en tout cas créé une véritable “cote Georges V”.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°50 du 19 décembre 1997, avec le titre suivant : La mémoire du George V

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque