Un bouquet final bigarré

Virginie Pitchal de la Rive gauche à la Rive droite

Le Journal des Arts

Le 19 décembre 1997 - 520 mots

Installée depuis 1992 à deux pas du Carré Rive gauche, Virginie Pitchal organise sa troisième exposition. Après “Marines et paysages flamands”? en 1995, “Natures mortes flamandes et italiennes du XVIe siècle”? en 1996, cette jeune galeriste présente son dernier accrochage sur la Rive gauche. Sans thème central précis, une vingtaine de paysages et de marines, de natures mortes, de sujets religieux et de scènes de genre sont réunis. Le prix de ces œuvres des XVIe et XVIIe siècles, principalement flamandes mais aussi italiennes et allemandes, s’échelonne de 100 000 à 2 millions de francs.

PARIS - “Je suis née dans la peinture”, déclare d’emblée Virginie Pitchal. Rien d’étonnant à ce que cette jeune galeriste parisienne, dont les parents “n’étaient pas marchands mais collectionneurs”, entretienne une relation passionnelle avec les œuvres qu’elle expose : “Je veux que mes clients ressentent une émotion forte devant un de mes ta­bleaux”. Convaincue que le marché français est en pleine progression, elle participe à deux ou trois salons par an. “La peinture ancienne est l’avenir, car elle n’a encore jamais fait l’objet d’un calcul spéculatif”, souligne Virginie Pitchal. Après la Biennale de Monaco, elle s’apprête à exposer à Paris, au Pavillon des antiquaires et des galeries d’art – successeur du Salon de mars – puis, en mai, à la Biennale de Milan.

D’ici là, elle profite des fêtes de fin d’année pour présenter ses dernières acquisitions des XVIe et XVIIe siècles. “Cette exposition n’aura pas de véritable thème central, explique-t-elle, mais elle doit être représentative de ce que je propose”. En toute logique, les tableaux flamands seront donc majoritaires : une dizaine d’œuvres dont trois marines, telles l’huile sur panneau signée Aernout Smit et l’huile sur toile de Hendrick Van Anthonissen. Autre genre représentatif de l’art des Pays-Bas : les natures mortes. Sont notamment exposées une Nature morte aux fruits de Christian Jansz Striep (260 000 francs) et un Paysage boisé avec des chasseurs, bordé d’une rivière animée de personnages par Jaspar Van der Lanen (450 000 francs).

Également dans le goût hollandais du XVIIe siècle, les scènes de genre et les portraits. Provenant de la collection viennoise du duc de Czernin, Scène d’intérieur avec une mère, son enfant et une gouvernante, une huile sur panneau de Pieter Cornelisz Van Sliegelandt, retiendra l’attention, tout comme le Portrait d’une jeune chanteuse par Willem van Honthorst (260 000 francs). Typique de l’art des Flandres, la Vierge à l’Enfant sur fond de paysage fluvial (750 000 francs) est certainement l’une des plus belles pièces présentées. Deux ta­bleaux allemands complètent l’exposition : Le dernier souper de Paul Juvenel le Vieux (280 000 francs) et La grande outarde de Johan Jacob Schmitz (140 000 francs). Enfin, signe précurseur de l’orientation que prendra la galerie en traversant la Seine pour “un quartier prometteur”, quelques Italiens seront également proposés, comme le Bouquet de fleurs dans un vase sculpté de Mario Nuzzi et La place Saint-Marc vers San Gemigniano de Francesco Tironi (195 000 francs).

DERNIÈRES ACQUISITIONS, exposition-vente jusqu’au 31 décembre, galerie Virginie Pitchal, 40 rue Jacob, 75006 Paris, tél. 01 42 61 16 33, du mardi au samedi 10h-19h30, le lundi 15h-19h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°50 du 19 décembre 1997, avec le titre suivant : Un bouquet final bigarré

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