Ratti tisse sa toile dans l’art

Le Journal des Arts

Le 19 décembre 1997 - 454 mots

Plutôt qu’un soutien ponctuel, le groupe textile italien Ratti a souhaité apporter aux arts une aide sur le long terme. Pour cela, il a créé en 1985 une fondation dont l’opération la plus spectaculaire a été la création d’un centre d’étude du textile au Metropolitan Museum of Art, à New York. Cet intérêt pour les textiles anciens rejoint les passions de collectionneur d’Antonio Ratti, le fondateur du groupe. La Fondation organise également des expositions et a créé une école d’art.

Le groupe Ratti est l’un des plus grands producteurs mondiaux de tissus imprimés (soie et autres fibres naturelles). Le total des ventes pour 1997 devrait excéder 340 milliards de lires (1,16 milliard de francs). La Fondation Antonio Ratti, créée en 1985 à l’initiative d’Antonio Ratti, s’est fixé deux objectifs : la promotion des arts décoratifs, en particulier le textile, et l’enseignement des arts plastiques. Elle travaille actuellement à la conservation, au catalogage et à l’étude d’une importante collection de tissus anciens, commencée dans les années soixante par Antonio Ratti, qui comprend 2 870 modèles de tissus différents (dont 1 700 damassés de soie) et 1 551 catalogues d’échantillons. Au mois de janvier, au Museo Poldi Pezzoli de Milan, la Fondation lancera un cédérom qui facilitera l’accès à la collection et élargira le champ des recherches. Jusqu’à présent, sa plus importante opération est la création de l’Antonio Ratti Textile Center au Metropolitan Museum de New York, en 1995. Couvrant 2 500 m2, le Centre est ouvert au public et dispose de tout le matériel nécessaire à l’étude et à la conservation des 36 500 échantillons de tissus anciens du musée. La Fondation organise également des expositions à partir des pièces de la collection : “Silk, gold and silver”, en 1994, présentait des soies imprimées du XVIIIe siècle ; l’année suivante, “Ratti and Paisley” se consacrait aux châles de cachemire. En 1996, les tissus coptes étaient à l’honneur dans l’exposition “Qubti”, et 1997 fut l’année de “Velvet”, une collection de 260 velours occidentaux réalisés entre le XVe siècle et le début du XXe siècle. Depuis 1986, la Fondation subventionne de jeunes artistes dans le cadre de son école, le “Corso superiore di arte visiva”. Tous les ans, une trentaine d’étudiants d’écoles d’art du monde entier sont invités à Côme pour suivre des cours et des conférences assurés par des intervenants tels que Georg Baselitz, Arnulf Rainer, Antonio Saura, Gerhard Richter, Markus Lüpertz, Karel Appel, Anish Kapoor, Joseph Kosuth et, cette année, Allan Kaprow. L’exposition de fin d’études se tient à la Galleria Viafarini de Milan. Les activités des intervenants sont présentées dans les Quaderni della Fondazione Ratti, et deux cahiers de travail – ceux de Joseph Kosuth et de John Armleder – ont déjà été publiés.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°50 du 19 décembre 1997, avec le titre suivant : Ratti tisse sa toile dans l’art

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