Un Cézanne à 100 francs

Le peintre figure sur un nouveau billet français

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 19 décembre 1997 - 340 mots

Après Eugène Delacroix et sa Liberté guidant le peuple, Paul Cézanne figure sur le nouveau billet de 100 francs de la Banque de France, le dernier à être émis avant l’arrivée de l’“euro”?, au plus tard en janvier 2002. Mis en circulation depuis le 15 décembre, il comporte un ensemble de signes – inspirés par le peintre – pour lutter contre la fausse monnaie.

PARIS - Le billet de cent francs Paul Cézanne a bien failli ne jamais exister. Le peintre a en effet remplacé au pied levé Gustave Eiffel, "déplacé" sur le billet de deux cents francs en lieu et place des frères Lumières, dont les activités au cours de la Seconde Guerre mondiale n’ont pu être suffisamment éclaircies.

Le nouveau billet présente au recto un portrait de Cézanne. À l’arrière-plan se détache, dans des tons orangés, une évocation de la Mer à L’Estaque, œuvre qui marque son éloignement stylistique d’avec l’Impressionniste dans les années 1878-1879. Au-dessus d’un filigrane représentant un portrait du peintre réalisé vers 1870, se dresse le Jas de Bouffan, la propriété aixoise de son père, lui-même banquier. La stylisation de la palette, réalisée à partir d’une photographie, passe du vert au bleu en inclinant le billet. À côté de la silhouette de la Montagne Sainte-Victoire, un motif inspiré de la série des Joueurs de cartes (1892-1896) se reconstitue en vert et orange par transparence.

Une interprétation de Pommes et biscuits (vers 1880) se déploie au verso du billet. Un cercle chromatique est imprimé en haut à droite, tandis que des citations tirées des Conversations avec Cézanne de Pierre Marie Doran sont inscrites en mini et micro-lettres. Il faut s’armer d’une loupe pour lire : "Le dessin et la couleur ne sont point distincts ; au fur et à mesure que l’on peint, on dessine ; plus la couleur s’harmonise, plus le dessin se précise" et "Avec une pomme, je veux étonner Paris".
Au total, près de 450 millions de ces billets pourraient être imprimés, chacun d’entre eux ayant une durée de vie d’environ seize mois.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°50 du 19 décembre 1997, avec le titre suivant : Un Cézanne à 100 francs

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