La mondialisation du trafic

L’informatique facilite la coopération des polices

Le Journal des Arts

Le 3 janvier 1998 - 375 mots

Le phénomène de la mondialisation touche aussi le trafic des objets d’art. Pour lutter à armes égales contre ce fléau, les polices nationales et divers organismes ont recours à l’informatique et à l’Internet pour rechercher les œuvres volées.

Depuis plusieurs décennies, des organismes luttent contre le trafic d’œuvres d’art en répertoriant les objets volés et en publiant des circulaires. Aujourd’hui, l’informatique a pris le pas sur le support papier. Elle permet de gagner de vitesse les voleurs et résout le problème de la centralisation des données dans un centre. L’Office central de la lutte contre le trafic des biens culturels de la police judiciaire française dispose, depuis mai 1995, d’un fichier informatisé recensant 12 000 vols d’œuvres d’art avec leur photographie. “Treima” devrait s’étendre bientôt aux services régionaux de police judiciaire, ainsi qu’aux brigades de gendarmerie nationale. Dans un avenir plus lointain, une partie des informations pourrait être consultable par le ministère de la Culture. Interpol, l’énorme “boîte aux lettres” des polices de 176 pays, poursuit la mise en service d’une banque de données et d’images informatisée. L’objectif est de répertorier tous les objets d’art signalés volés depuis 1946. La base de données londonienne Art Loss Register (ARL), qui possède une liste de 80 000 tableaux, sculptures, bijoux, meubles, monnaies, armes ou voitures de collection dérobés, a créé une page Web sur laquelle les victimes peuvent rentrer la signalétique et la photographie de l’objet disparu, moyennant environ 200 francs. L’accès aux fichiers est impossible via l’Internet afin d’éviter que les voleurs ne l’utilisent pour écouler plus facilement leur marchandise. Afin de donner une envergure réellement internationale à leurs registres, Interpol et ARL obéissent désormais à un standard universel de description des œuvres : le “Object ID”.

En France, de nombreuses sociétés exploitent les possibilités de l’outil informatique pour faciliter les recherches. Le site Internet du cabinet d’expertise Exolart offre un service original : il dresse plusieurs portraits-robots de tableaux volés maquillés, c’est-à-dire tels qu’ils peuvent être proposés à la vente. Enfin, d’ici quelques mois, une association inter-assurances destinée à la recherche active de pièces dérobées aux musées et aux particuliers devrait voir le jour. Plus que jamais, il est donc nécessaire de systématiser la photographie, la radiographie, le marquage et l’inventaire complet des collections publiques.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : La mondialisation du trafic

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