Documentaire « Architectures », la série passe-muraille

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 3 septembre 2009 - 397 mots

Conçue par les cinéastes Richard Copans et Stan Neumann en 1995, la série « Architectures » revient sur Arte avec sept épisodes inédits.

Démontrant la même intelligence et la même rigueur que précédemment, les nouveaux documentaires révèlent aux téléspectateurs les dessous de bâtiments emblématiques de l’histoire de l’architecture. À commencer, le 6 septembre, par la chocolaterie Menier à Noisiel (Seine-et-Marne) – elle fut le plus grand centre de production de chocolat en Europe de 1870 à 1914 –, suivie de la pyramide du roi Djoser, à Saqqarah, édifiée 2 600 ans avant notre ère (le 20 septembre). Les films qui leur succéderont seront consacrés : au pavillon allemand de Barcelone, construit par Mies van der Rohe en 1929 (le 27 septembre) ; à la mosquée royale d’Ispahan, joyau de l’architecture persane (le 8 novembre) ; au château de Maisons bâti sur les dessins de François Mansart entre la Seine et la forêt de Saint-Germain-en-Laye (le 15 novembre), et enfin à la Philharmonie du Luxembourg imaginée par Christian de Portzamparc (le 6 décembre). Comme l’explique Richard Copans, l’approche des cinéastes est double : « Notre position est celle d’un pédagogue ludique – qui a plaisir à enseigner – et celle d’un amateur qui aime ce dont il parle, qui a envie de transmettre son admiration. Nous cherchons à montrer la complexité technique du bâtiment et les nombreux choix qui ont abouti à sa construction, mais il est aussi question de sensualité, de sensation, de révéler le plaisir unique que procure l’architecture. » Pour ce, les cinéastes multiplient les points de vue. Chaque bâtiment détermine un scénario unique et une nouvelle manière de filmer. Pour chaque sujet, une maquette du monument est construite, afin de s’en emparer de manière « conceptuelle », témoigne San Neumann. Le cinéaste se défend d’une approche hagiographique à la gloire de l’architecte ou, à l’inverse, trop sociale, pensée selon le strict point de vue de l’usager. Il se situe quelque part entre ces deux visions. « Nous utilisons le bon vieil outil de la narration. Nous regardons le bâtiment comme une histoire pétrifiée ; l’histoire d’un désir architectural, d’un rêve qui s’est plus ou moins réalisé matériellement. Tout le travail du film est de réveiller cette histoire. Tout est transformé en récit. »

« Architectures » (26 minutes), série diffusée du 6 septembre au 6 décembre, le dimanche à 20 h 15 sur Arte.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°308 du 4 septembre 2009, avec le titre suivant : Documentaire « Architectures », la série passe-muraille

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque