ENTRETIEN

David Ciclitira, P-DG de Parallel Media Group (PMG)

collectionneur et fondateur de Korean Eye

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 10 juin 2009 - 654 mots

« Promouvoir le meilleur de l’art coréen actuel »

Qu’est-ce que Korean Eye ?
Korean Eye est une initiative internationale que j’ai lancée afin de mettre en exergue le meilleur de l’art contemporain coréen. Bien que certains artistes coréens soient apparus dans des ventes publiques internationales, l’art contemporain coréen est à peine connu hors de l’Asie. Korean Eye vise à mettre en place un programme à long terme pour ce marché de l’art émergent. Présentée en mai en avant-première à Séoul, avant son ouverture le 20 juin à Londres en partenariat avec [la maison de ventes] Phillips de Pury, « Korean Eye : Moon Generation » est la première exposition commerciale internationale d’un groupe d’artistes majeurs de la scène coréenne actuelle. Korean Eye a prévu de monter quatre autres expositions d’art contemporain coréen dans les quatre années à venir, lesquelles devraient circuler partout dans le monde.

D’où vous vient cet intérêt pour l’art contemporain coréen ?
Serenella, ma femme, et moi-même sommes collectionneurs d’art contemporain. Nous avons été en Corée à plusieurs reprises. Récemment, nous avons pris le temps de visiter nombre de galeries et de rencontrer de jeunes artistes sur place. Nous avons été enthousiasmés par la diversité et la qualité des œuvres produites. Nous avons eu envie de partager notre excitation pour l’art contemporain coréen avec d’autres.

Que signifie ce titre : « Moon Generation » ?
Comme l’explique Lee Daehyung, commissaire de l’exposition, dans sa préface au catalogue, la lune (moon) a toujours été un symbole propice pour les Coréens, alors qu’elle est plutôt considérée comme une représentation menaçante en Occident. La lune est ainsi associée à l’Orient, le soleil à l’Occident. L’éclipse symbolise la rencontre de l’art contemporain coréen et occidental.

Comment ont été sélectionnés les artistes coréens présentés dans l’exposition ?
Korean Eye présente à la fois des artistes établis et des artistes émergents. Le plus connu et apprécié des artistes coréens est Lee Ufan. Whang Inkie, Hyung Koo Kang, HyungKoo Lee et DongWook Lee, qui sont aussi exposés, ont déjà été montrés en Asie, en Europe et aux États-Unis. Parmi les jeunes artistes, Lee Rim a une vingtaine d’années et Debbie Han commence tout juste à être reconnu sur la scène mondiale. Les artistes ont été sélectionnés par Lee Daehyung, qui est lui-même très jeune et dont c’est la première exposition internationale.

Qu’est-ce qui différencie l’art contemporain coréen de l’art contemporain chinois ?
C’est toujours difficile de généraliser, mais je dirais que les œuvres que nous reconnaissons facilement en tant qu’art contemporain chinois – des artistes comme Yue Minjun, Zang Xiagang, Zeng Fanzhi –, sont essentiellement des œuvres sur toile, dont le sujet est profondément enraciné dans un dialogue politique avec l’État chinois. L’art contemporain coréen est assez différent dans son approche des médiums et des sources. Il n’y a pas, en effet, de point central (un gouvernement répressif), mais un complet éventail de problèmes auxquels font face les Coréens. En fait, ce sont les mêmes problèmes que les nôtres, dans notre monde d’aujourd’hui. Lesquels trouvent des moyens d’expression dans la sculpture, la peinture, l’installation, la vidéo, etc.

Comment se porte le marché de l’art contemporain en Corée ?
Le marché de l’art en Corée apparaît être sain et en plein développement. Il y a de très bonnes galeries coréennes, qui ont une reconnaissance internationale, et d’autres qui ont une audience plus limitée. D’après ce que j’ai vu sur place, il y a une forte demande à la fois pour l’art coréen et pour les œuvres d’artistes internationaux. Et plus généralement un appétit croissant pour l’art contemporain sous toutes ses formes.

KOREAN EYE : MOON GENERATION, exposition du 20 juin au 5 juillet à l’espace Phillips de Pury & Company de la Saatchi Gallery, Duke of York’s HQ, King’ s Road, Londres, tél. 44 20 7318 4017, www.phillipsdepury.com, www.koreaneye.org Fourchette des prix : 3 500 à 200 000 livres sterling (4 000 à 230 000 euros) Nombre d’artistes : 30

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°305 du 12 juin 2009, avec le titre suivant : David Ciclitira, P-DG de Parallel Media Group (PMG)

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