Petites villes, grands musées

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 10 juin 2009 - 541 mots

Le Musée Condé à Chantilly, le Musée Matisse au Cateau-Cambrésis et le Musée de Pont-Aven sont en tête de ce sous-classement.

Ce sous-classement consacré aux têtes de liste des musées situés dans une commune de moins de 20 000 habitants fait briller certains établissements. à commencer par le Musée Condé, à Chantilly  (1er de cette catégorie et 30e au classement général), qui participe pour la première fois au palmarès. En pleine rénovation grâce, notamment, à l’impulsion donnée par le mécénat de l’Aga Khan, le château du duc d’Aumale multiplie les projets : expositions, restaurations du château – citons les travaux récemment exécutés à la Grande Singerie, ceux en cours au Salon de la duchesse d’Aumale et ceux à venir dans la prestigieuse galerie de peintures – mais aussi du parc et des Grandes écuries. Sans oublier une réflexion menée autour des publics et de nouvelles pistes avec la location d’espaces. Deuxième de ce sous-classement, le Musée Matisse au Cateau-Cambrésis (36e du palmarès général) propose depuis sa rénovation en 2002 une programmation de grande qualité – après « ils ont regardé Matisse », le musée accueillera cet été une rétrospective Kees Visser – et de bons chiffres de fréquentation (près de 70 000 visiteurs à l’année) dans une commune pourtant peu touristique. Le Musée de Pont-Aven (3e ici et 38e au général) s’est lui aussi fait remarquer cette année avec une manifestation autour de « Maurice Denis et la Bretagne » et une politique d’acquisition dynamique, comme en témoigne l’entrée dans les collections en 2008 du Portrait de Marie Lagadu (1889) par Paul Sérusier. Il est suivi dans ce sous-classement par le château-musée de Fontainebleau, qui vient tout juste de devenir établissement public. Ce statut doit lui permettre de mener, en toute indépendance, sa complète restructuration : ouverture de nouveaux espaces, présentation des collections en réserves, développement du mécénat, expositions ouvertes sur la création contemporaine. L’établissement, qui accueille déjà quelque 384 000 visiteurs annuels, espère encore en accroître le nombre. Certes moins fréquenté, le Musée national de la Renaissance-Château d’écouen se montre très actif depuis quelques années, qu’il s’agisse d’expositions temporaires, d’accrochage ou d’acquisition. L’institution a ainsi acquis dernièrement une gravure de Jean Mignon après avoir déjà fait entrer dans ses collections en 2007 un pavement classé trésor national. Depuis peu, il se rapproche du Musée national du Moyen Âge de Cluny, à Paris (lire page 7), et d’autres établissements comme le Musée Condé, pour développer des partenariats ambitieux à l’heure où les budgets sont serrés. Les musées d’Issoudun, de Céret  et de Saint-Romain-en-Gal (respectivement 6e/53e, 7e/55e et 9e/65e) se montrent eux aussi pugnaces en matière d’expositions temporaires. Céret bénéficie de l’attractivité de la région pour faire le plein de visiteurs l’été et compte plus de 100 000 visiteurs sur l’année (près de 15 fois le nombre de ses habitants). L’Historial de la Grande Guerre, à Péronne, peut lui aussi se targuer de ses bons chiffres de fréquentation puisqu’il attire plus de 80 000 visiteurs annuels, soit dix fois sa population. Loin des grandes villes suréquipées, les musées de ces communes de moins de 20 000 habitants jouent un rôle de premier plan au cœur de l’activité culturelle locale.

TELECHARGER le tableau du classement des "musées de moins de 20.000 habitants" (PDF)

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°305 du 12 juin 2009, avec le titre suivant : Petites villes, grands musées

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