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Magritte, l’image et le jeu

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 26 mai 2009 - 383 mots

À l’occasion de l’ouverture du Musée Magritte à Bruxelles le 2 juin, Arte rend hommage au célèbre peintre surréaliste (1898-1967).

Un documentaire intitulé « Magritte, le jour et la nuit » tente d’éclaircir les mystères de cet homme qui déclarait : « Ne cherchez rien derrière mes tableaux : derrière, il y a le mur. » Comprendre l’artiste au regard de ses œuvres, telle est l’ambition du réalisateur, Henri de Gerlache. Pour ce faire, est mis en scène un jeune acteur, double de Magritte, se livrant à un exercice d’introspection auquel fait écho une esthétique en clair-obscur. Dans cette enquête, les peintures ne sont pas les seules convoquées, de nombreux films d’archives viennent témoigner des relations de l’artiste avec la bande du Châtelet, le groupe surréaliste, ou, de manière plus intime, avec sa femme et muse Georgette Berger.

Paradoxe frappant
Dès le début du film, la contradiction est posée : l’exposition de sa période vache, destinée à « secouer le public parisien », ne s’accorde pas avec la personnalité du peintre, l’homme discret couvert d’un chapeau boule, le petit-bourgeois au mode de vie si conformiste qu’il s’en attira les foudres d’André Breton. Sa production picturale souligne le paradoxe : sa maîtrise technique et son classicisme, aussi froids et distanciés qu’ils soient, servent des images poétiques évocatrices, subversives ou fantasques. Entre ces deux pôles que tout semble opposer se dessine la vie de Magritte, de l’épisode de la noyade de sa mère alors qu’il est âgé de 13 ans à sa reconnaissance internationale en 1965 lorsque son œuvre fait l’objet d’une rétrospective au Museum of Modern Art à New York. Sont ainsi évoqués son séjour parisien, ses œuvres les plus fortes et les plus connues (Ceci n’est pas une pipe ou L’Empire des Lumières), et enfin son installation à Bruxelles, dans cette petite maison de la rue Esseghem qui était jusqu’ici son musée. Les multiples facettes du peintre restent inexpliquées pour mieux souligner la richesse d’une œuvre. Un hommage qui justifie la création du grand musée qui lui est aujourd’hui dédié, à hauteur de ceux dévolus à Van Gogh à Amsterdam ou à Paul Klee à Berne.

MAGRITTE, LE JOUR ET LA NUIT, diffusé sur Arte le jeudi 4 juin à 22h25, durée 50 min.
Réalisation : Henri de Gerlache, acteur : Charlie Dupont

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°304 du 29 mai 2009, avec le titre suivant : Magritte, l’image et le jeu

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