Photographie

Le monde des Stone

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 26 mai 2009 - 562 mots

Redécouverte chez l’un des parents des artistes d’un fonds de photographies du Berlin de l’entre-deux-guerres.

ARGENTEUIL - Un fonds que l’on croyait perdu, constitué de plus de 800 photographies datées de l’entre-deux-guerres réalisées par Cami et Sasha Stone, vient de refaire surface. Il était conservé en France chez le neveu de Cami Stone. Ce dernier a contacté la maison de ventes d’Argenteuil à la suite d’une annonce publicitaire publiée dans un journal régional pour une vente consacrée au cinéma et à la photographie. Comprenant l’importance de cette redécouverte, l’expert en photographie Christophe Gœury engage alors la SVV d’Argenteuil à préparer une vacation entièrement dédiée à cet ensemble et à éditer un catalogue de référence, luxueux et documenté, comme il l’avait fait à Drouot avec la SVV Millon à l’occasion de la succession Brassaï (2 et 3 octobre 2006) et de la vente du fonds photographique Blanc & Demilly (13 octobre 2008).

Des inédits en bon état
Divisé en un peu plus de 300 lots, le fonds Stone réunit une grande partie du travail du couple Stone, depuis la création de son atelier photo au milieu des années 1920 à Berlin jusqu’à sa séparation à la fin des années 1930 à Bruxelles où Cami et Sasha avaient établi un nouveau studio à partir de 1931.
Sont connues les études de nus féminins publiées dans l’ouvrage Femmes (1933), dont les rares tirages apparus sur le marché international ces dernières années ont obtenu des enchères de 1 000 à plus de 8 000 euros. Une dizaine de contacts et d’épreuves sur papier de cette série est ici proposée entre 200 et 1 500 euros l’unité. Mais c’est l’époque allemande (1925-1930) qui retiendra surtout l’attention des collectionneurs et institutions internationales, à commencer par les musées allemands. Pour ces derniers, une riche documentation constituée de fiches, tapuscrits, livres et revues, correspondance et clichés personnels de Cami Stone a été assemblée en un seul lot, estimé 4 000 euros. La période berlinoise des Stone constitue le cœur de la vente, avec des formats 18 x 24 cm, tous en bon état, et pour beaucoup d’entre eux inédits. « Cami et Sasha Stone se placent en marge de la tendance qu’ont les photographes des années 1920 à prendre des clichés instantanés conditionnés par la spontanéité du modèle ou les aléas du moment où la photographie est prise, indique Christophe Gœury dans une préface au catalogue. Ils considèrent ce genre de photographies comme entièrement soumis au hasard et donc subjectif, et lui préfèrent les images organisées dont la singularité repose uniquement sur un cadre objectif qu’ils ont eux-mêmes ordonné. » L’absence de référence, et donc de cote, a poussé l’expert à la prudence sur les estimations qui varient en moyenne de 400 à 1 000 euros le tirage ou le lot composé de 3 à 4 photos. Enfin, une maquette pour un projet de livre jamais publié (vers 1930), comprenant de très beaux clichés modernistes des Stone illustrant des écrits de Paul Méral, est à saisir pour 10 000 euros.

ATELIER STONE, CAMI ET SASHA STONE, vente le 4 juin, SVV Argenteuil Maison de ventes, 19, rue Denis-Roy, 95100 Argenteuil, tél. 01 34 23 00 00 ; exposition publique : le 2 juin 10h-20h, le 3 juin 10h-21h et le 4 juin 10h-12h, www.interencheres.com

ATELIER STONE
Expert : Christophe Gœury
Estimation : 150 000 euros
Nombre de lots : 319

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°304 du 29 mai 2009, avec le titre suivant : Le monde des Stone

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque