Drouot

L’univers du mime Marceau à vendre

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 12 mai 2009 - 566 mots

Dispersion à Paris de l’ensemble des biens de la succession de l’artiste sur décision de justice.

PARIS - Les 26 et 27 mai à l’hôtel Drouot à Paris, l’univers du mime Marceau (1923-2007) sera mis aux enchères, soit le contenu de sa maison de Berchères-sur-Vesgre (Eure-et-Loir) où il accumulait œuvres d’art et objets rapportés de ses voyages. Marcel Marceau, dit « le mime Marceau », incarnait le personnage emblématique de Bip créé en 1947. Figure poétique au visage fardé de blanc et lèvres noires, au haut-de-forme piqué d’une marguerite, pantalon blanc et pull marin rayé, Bip exprimait toutes les facettes de l’âme humaine. « Célébré à l’égal de Charlie Chaplin et Buster Keaton, le mime Marceau était une véritable star internationale. Une galerie de photos témoigne de sa rencontre avec les plus grands artistes, à l’instar de Michael Jackson qui s’inspirera de la “marche contre le vent” du mime pour créer son fameux pas de danse “moonwalk”, rapporte le commissaire-priseur, Rodolphe Tessier. Le mime Marceau aurait souhaité voir sa propriété transformée en musée. L’État français n’a pas suivi les dernières volontés de l’artiste qui s’était beaucoup endetté pour financer ses spectacles. C’est donc sur décision de justice qu’a été ordonnée cette vente, pour rembourser les dettes professionnelles du mime qui était responsable sur ses biens propres. »

Mime dessinant
Cette vente est une aubaine pour tous les amateurs du mime car tout est à vendre, sans prix de réserve et avec un taux de frais acheteur très avantageux – d’un montant de 14,35 % (contre environ 20 % à 25 % pour une vente volontaire) –, dû au caractère judiciaire de la vacation. Parmi les centaines de lots offerts, l’intérêt devrait naturellement se porter sur les tableaux représentant le mime tel Bip, les masques (1960), très grande huile sur panneau signée André Quellier, estimée 8 000 euros, mais aussi sur plus de 130 œuvres sur papier réalisées par le mime, qui, après avoir étudié le dessin aux Arts décoratifs de Limoges dans les années 1940, n’arrêtera jamais de dessiner. Tantôt influencés par Chagall ou par James Ensor, les dessins et gouaches du mime n’ont volontairement pas été estimés, apparaissant pour la première fois sur le marché. Le commissaire-priseur en attend cependant entre 1 000 et 3 000 euros pièce. Des centaines de photos du mime sont à saisir à partir de 100 euros le lot, ainsi une jolie série de douze tirages argentiques d’époque témoignant du premier voyage de Bip aux États-Unis, à New York en 1955, estimée 400 euros. Notons encore un ensemble d’objets d’art populaire, d’automates, de costumes et accessoires de théâtre dont le célèbre chapeau de Bip avec sa fleur, proposé à 800 euros.

MIME MARCEAU : après décision de justice du tribunal de commerce de Paris, vente les 26 et 27 mai à Drouot par Me Rodolphe Tessier, commissaire-priseur judiciaire, 9, rue Drouot, 75009 Paris, tél. 01 40 13 07 79. Exposition publique : le 25 mai 11h-18h et le 26 mai 11h-12h, www.neret-tessier.com

MIME MARCEAU
Experts : Éric Fosse (livres) ; Fabrice Autané et Jean-Pierre Doux (photographies) ; Marc Ottavi (dessins et tableaux de Marcel Marceau et contemporains) ; René Millet (tableaux anciens) ; Martine Houzé (art populaire) ; François Theimer (automates et jouets) ; Gérard Schorp (icônes et sculptures) ; Hubert Guillais (mobilier et objets d’art) ; Jean-Yves Nathan (arts d’Asie)
Estimation : 300 000 euros
Nombre de lots : 901

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°303 du 16 mai 2009, avec le titre suivant : L’univers du mime Marceau à vendre

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque