La fine fleur du tapis

Toute la magnificence de l’Orient au Met

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 16 janvier 1998 - 372 mots

Jusqu’au 1er mars, toute la magnificence des tapis d’Orient se déploie au Metropolitan Museum of Art à New York dans l’exposition « Des fleurs sous les pieds : tapis indiens de l’époque moghole ».

Cinq années de préparation ont été nécessaires à Daniel Walker, conservateur au département des arts de l’Islam, et son catatogue est une somme sans équivalent à ce jour. De tous les tapis orientaux, ceux de l’Inde moghole (fin XVIe-XVIIIe siècle : période de domination musulmane) sont les moins connus. Ils représentent pourtant le sommet du raffinement artistique et de la maîtrise du tissage, leur richesse picturale n’ayant rien à envier aux peintures. Cette manifestation, qui célèbre le 50e anniversaire de l’Indépendance de l’Inde, présente une cinquantaine de tapis appartenant au Met ou à des collections privées et publiques aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Un extraordinaire tapis pashmina (en laine “cashmere” faite de poils de chèvre très finement tissés), avec un motif de treillis vert et de fleurs, provient du musée du maharadjah Singh II à Jaipur. Le plus célèbre et l’un des mieux conservés est peut-être le “tapis des Girdlers”, qui fut commandé par Robert Bell à Lahore en 1630 et offert quatre ans plus tard à la corporation londonienne des Girdlers. Son dessin essentiellement persan a été adapté au goût indien. Fait assez rare, il est orné des armes de la corporation – qui en est toujours propriétaire – et des initiales de Robert Bell. Ce tapis, qui n’a jamais quitté le Royaume-Uni, a été exposé une seule fois, en 1947-1948, à l’occasion de la naissance de la Répu­blique indienne. Entre autres trésors, figure un tapis pashmina du XVIIe siècle à motif de fleurs, dont un détail est reproduit ci-contre. D’une finesse incomparable, il comporte plus de 300 nœuds au cm2. Sa texture veloutée et ses coloris précieux en font un digne compagnon des peintures et enluminures de l’exposition jumelle, “Le Roi du Monde : un manuscrit moghol de la Bibliothèque royale du château de Windsor”, présentée au Met jusqu’au 8 février.

Tapis indiens de l’époque mogholE, jusqu’au 1er mars, The Metropolitan Museum of Art, 1000 Fifth Avenue, New York, Tél. 212 570 3951, tlj sauf lundi, 9h30-17h30 ; vendredi et samedi, 9h30-21h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°52 du 16 janvier 1998, avec le titre suivant : La fine fleur du tapis

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