Le Frac Languedoc-Roussillon inaugure ses nouveaux espaces

La Nouvelle histoire du Frac

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 16 janvier 1998 - 459 mots

Longtemps privé d’espace d’exposition, le Frac Languedoc-Roussillon vient d’inaugurer le 13 janvier sa nouvelle galerie dans le centre de Montpellier. Bien que disposant de réserves aux normes muséologiques, le Frac n’entend pas adopter une approche muséale mais poursuivre son soutien à la jeune création.

MONTPELLIER. Le Frac Lan­guedoc-Roussillon ne disposait pas jusqu’à présent de son propre espace d’exposition. Des artistes étaient néanmoins invités régulièrement à exposer leurs œuvres dans les locaux adjacents aux bureaux de l’administration, mais cette “occupation” n’était guère du goût du Conseil régional, propriétaire des lieux. Les conditions de stockage des six cents œuvres de la collection, dans la périphérie montpelliéraine, n’étaient pas non plus optimales. Aussi, le Frac vient-il d’emménager en plein centre-ville dans un ancien garage Citroën des années vingt acquis par la Région, l’aménagement étant financé à 50 % par la Région et à 50 % par l’État. Le coût total de l’opération, acquisition comprise, s’élève à un peu plus de 4,8 millions de francs, “un coût vraiment minimal pour ce genre d’opération”, estime Ami Barak, son directeur. Le bâtiment a été entièrement restructuré par les architectes locaux Bruno Pelisson et Jérôme Sigwalt, déjà lauréats de l’“European”, un concours européen réservé aux jeunes architectes. Le duo s’est longuement entretenu avec des artistes afin de répondre au mieux à leurs aspirations en termes d’éclairage, de sol ou de qualité des murs.

Les réserves
Les nouveaux locaux sont divisés en deux parties : l’espace d’exposition proprement dit et les réserves. Celles-ci disposent, grâce à une mezzanine destinée à recevoir les œuvres en caisses, de 600 m2 équipés, selon les règles de la muséologie actuelle, d’une climatisation et d’un système de lutte contre l’incendie au dioxyde de carbone. La salle d’exposition d’environ 250 m2 (23 mètres de long sur 10-11 mètres de large) est dotée de cimaises de 4,5 m de haut et éclairée par une verrière. Elle n’accueillera pourtant pas une présentation permanente de la collection. “Le Frac n’est pas un musée, estime Ami Barak. Les œuvres circulent beaucoup, surtout dans la région. Ici, cet espace doit être un lieu laboratoire. Le rôle du Frac est de promouvoir la création actuelle et de la montrer à des Montpel­liérains qui, quand ils sont à Paris, ne se rendent pas forcément rue Louise-Weiss”, en faisant allusion aux galeries “branchées” du 13e arrondissement. L’espace est inauguré par quatre figures locales, Daniel Dezeuze, Toni Grand, Patrick Saytour, Claude Viallat, qui ont accepté de réaliser des pièces spécialement pour ce lieu. Celui-ci prendra ensuite une autre orientation artistique, puisque Anke Dobe­rauer, Joe Scanlan, Rodney Graham, Uri Tzaig et Tobias Rehberger s’y succéderont de mars à décembre.

Galerie du Frac Languedoc-Roussillon, 4 rue Rambaud, 34000 Montpellier, tél. 04 67 22 94 04, tlj sauf dimanche 14h30-18h. Exposition “Nouvelle histoire”?, jusqu’au 28 février.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°52 du 16 janvier 1998, avec le titre suivant : Le Frac Languedoc-Roussillon inaugure ses nouveaux espaces

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