Art Brussels

Résistance

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 28 avril 2009 - 500 mots

Organisée du 24 au 27 avril, la foire a accusé un résultat contrasté.

BRUXELLES - « L’artiste se repose. » Cette inscription du Suisse Omar Alessandro sur une grande bâche grise chez Annex 14 (Berne) donnait le ton de la dernière édition de la foire d’Art Brussels. Car il y avait bien de la somnolence du côté de la jeune création. Si la foire avait brillé en 2008 par sa fraîcheur, le nouveau cru a parfois manqué de mordant. On relevait certes quelques beaux moments, comme le stand de Michel Rein (Paris) magnifiquement composé, un temps, autour d’Orlan, Saâdane Afif et Jimmie Durham. Ou l’accrochage tendu de Kamel Mennour (Paris) mêlant Claude Lévêque, Daniel Buren et François Morellet. Ou encore les hiatus creusés entre les images et la voix off dans deux vidéos de Gintaras Makarevicius et de Laurent Montaron chez Schleicher Lange (Paris). Mais tous les exposants n’avaient pas fait de tels efforts. Gladstone (New York-Bruxelles) s’était ainsi contentée de petits échantillons de ses artistes.

Des airs d’oasis
Cette pause sur le plan artistique transparaissait dans le commerce, inégal suivant les galeries, et très positif pour les Bruxellois comme Rodolphe Janssen et Xavier Hufkens et quelques habitués comme Daniel Templon (Paris). La plupart des exposants constataient un seuil de résistance très net au-dessus de 15 000 euros. Les grosses galeries du hall 1 regrettaient souvent de voir tardivement les collectionneurs. « Il y a plus d’action dans le hall 3. Les gens y passent trop de temps et quand ils arrivent de notre côté, ils sont fatigués, grinçait Gerard Goodrow, directeur de la galerie Kewenig (Cologne, Palma de Majorque). La foire devrait mettre les choses plus importantes et plus sérieuses au début et les choses plus fun à la fin. » Exposant du hall 1, Guy Bärtchi (Genève) a toutefois vendu au collectionneur allemand Thomas Olbricht une installation vidéo du jeune Antoine Roegiers revisitant la Tentation de Saint-Antoine de Jérôme Bosch. Pour les participants new-yorkais, Bruxelles prenait des airs d’oasis. « L’ambiance est tellement lourde et plombée à New York que pour nous c’est un soulagement d’être ici, indiquait Marianne Boesky (New York). Les gens semblent moins touchés par la récession. On peut parler d’art et non toujours de crise. » « On sentait que les collectionneurs en avaient assez de se retenir après un long hiver, constatait pour sa part Sébastien Janssen. On a vendu beaucoup de pièces, mais moins chères que l’an dernier. » Il faut dire que tous les grands acheteurs locaux n’étaient pas au rendez-vous. Bien que membre du comité de sélection de la section First Call, Mark Vanmoerkerke avait ainsi pris ses congés à cette date.
Lent en Belgique, le business allait bon train ailleurs. L’exposition concomitante de « La Force de l’art » fut porteuse pour Claudine Papillon à Paris, qui a vendu plusieurs dessins de Frédérique Loutz. Présente simultanément à Art Cologne et à Art Brussels, Schmidt-Mazcollek (Cologne) a fait beaucoup plus d’affaires en Allemagne. La concurrence est décidément rude entre les foires.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°302 du 2 mai 2009, avec le titre suivant : Résistance

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