Galerie

La famille Nahmad s’affiche

À Londres, le marchand ouvre une luxueuse galerie

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 1998 - 407 mots

Londres semble garder la confiance de ses antiquaires puisque qu’Helly Nahmad, de la célèbre famille de marchands, vient d’y ouvrir une galerie. Il y présentera une sélection des chefs-d’œuvre de la fabuleuse collection impressionniste et moderne rassemblée par son père et ses oncles.

LONDRES (de notre correspondante). À l’instar des Wildenstein, la famille de marchands Nahmad est célèbre pour les chefs-d’œuvre que la rumeur attribue à sa collection. Les Londoniens vont pouvoir en admirer quelques-uns dans la luxueuse galerie qu’Helly Nahmad vient d’ouvrir dans Cork Street. Son grand-père, un banquier syrien, s’était installé au Liban, puis, quand le Moyen-Orient devint trop dangereux, en Italie. Ses fils, Joseph, David et Ezra se sont fait une place sur le marché de l’art et posséderaient, toujours d’après la rumeur, des milliers de tableaux impressionnistes et modernes, dans les entrepôts du port franc de Genève. Pendant vingt ans, les Nahmad ont su utiliser avec talent le jeu des ventes aux enchères, achetant et vendant, utilisant au maximum les différences de prix d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre.

Dans les années quatre-vingt, ils ont très bien exploité la frénésie d’achats des Japonais, sans pour autant éviter des pertes au moment de l’effondrement du marché. Le marchand new-yorkais Jeffrey Deitch a dit à leur propos qu’ils jouaient sur le très long terme. Ce qu’Helly, fils d’Ezra, exprime ainsi : “Ma famille n’est pas une famille de marchands. Quand on traite avec des œuvres de ce calibre, ce n’est pas le terme approprié. Notre activité relève de l’investissement à long terme – sur plusieurs décennies parfois – et associe les métiers d’investisseur, de marchand et de collectionneur.” Il souligne que la nouvelle galerie londonienne est une entreprise personnelle, même si sa famille le soutient. Parmi les tableaux de très grande qualité de l’exposition qui ouvre le 12 février, figure le portrait de Madame Fabre peint par Toulouse-Lautrec en 1891, acheté par l’un des oncles d’Helly Nahmad chez Sotheby’s à Londres en 1991. Il pense organiser trois expositions par an, la prochaine, en mai, étant consacrée à Picasso. Alors que depuis quelques années, la fin de Londres en tant que centre mondial du marché de l’art est annoncée, l’ouverture de cette galerie est un réel signe de confiance dans la capitale britannique. L’une des raisons du choix d’Helly Nahmad, à en croire le compliment adressé à ses nouveaux confrères : “Londres a les marchands les plus honnêtes du monde, surtout Lefevre et Marlborough.”

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°53 du 30 janvier 1998, avec le titre suivant : La famille Nahmad s’affiche

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque