Musée Baur : une passion partagée

La collection d’art d’Extrême-Orient est à nouveau visible

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 1998 - 350 mots

Souhaitant transmettre sa passion de l’Extrême-Orient au public, Alfred Baur avait créé à Genève un musée pour abriter sa collection d’art chinois et japonais. Après deux ans de travaux, celui-ci vient de rouvrir et entend développer les expositions temporaires afin de faire découvrir ses richesses à un plus grand nombre de visiteurs.

GENÈVE - Après deux ans de restauration du bâtiment qui l’abrite, la collection Baur est enfin rouverte au public, pour le plus grand bonheur des amateurs de porcelaine chinoise et d’art japonais. Alfred Baur (1865-1951) avait conçu cette maison-musée pour accueillir les quelque sept mille objets qu’il avait rassemblés au cours de cinquante ans de patientes recherches. Baur s’est pris de passion pour l’Orient, comme toute l’Europe à la fin du XIXe siècle, séduite par le Japo­nisme. D’origine modeste, il s’était enrichi en fondant à Colombo, dans l’île de Ceylan, une entreprise pour la commercialisation d’engrais à base de fumier. Il s’installe à Genève en 1906 et achète ses premiers objets ja­po­nais, curiosités plutôt qu’œuvres d’art. Son attitude change après un voyage en Extrême-Orient en 1923. Dès 1928, il fait l’acquisition de porcelaines chinoises de magnifique facture, rivalisant ainsi avec des collectionneurs du niveau de Sir Percival David ou George Eumorfopoulos, et constitue alors la collection à laquelle le musée doit, à juste titre, sa réputation.

Le Musée Baur a toujours été fréquenté par les amateurs d’art, mais l’intention des conservateurs, Vérène Nicolier et Frank Dunand, auteur de la belle publication éditée pour l’occasion, est d’accroître sa notoriété auprès du grand public. Dans ce but, des expositions temporaires seront organisées dans les quatre nouvelles salles du sous-sol. Parmi les œuvres les plus remarquables, à côté des estampes japonaises du XVIIIe siècle, des laques et des porcelaines de type satsuma, les visiteurs pourront admirer un rarissime service en porcelaine chinoise ayant appartenu à la collection Jinguangtang. Le Musée Baur en a fait l’acquisition grâce à l’assurance couvrant deux porcelaines prêtées en 1995 au Musée Idemitsu d’Osaka et détruites lors du séisme qui a frappé la région de Kobe.

Musée Baur, 8 rue Monier-Romilly, Genève, 41 22 34 61 729

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°53 du 30 janvier 1998, avec le titre suivant : Musée Baur : une passion partagée

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