Un nouveau manifeste du Futurisme

La collection Estorick ouvre ses portes à Londres

Le Journal des Arts

Le 30 janvier 1998 - 480 mots

Eric Estorick, Américain passionné par le Futurisme, avait rassemblé l’une des plus importantes collections d’art moderne italien au monde. Installée à Londres dans une maison de style Roi George, aménagée en musée grâce à une participation financière conjointe de la Fondation Estorick et de la Loterie nationale, elle est désormais accessible au public.

LONDRES - L’Estorick Collec­tion of Modern Italian Art, l’une des plus importantes collections d’art futuriste au monde et, de ce fait, unique en Grande-Bretagne, vient d’ouvrir ses portes au public. Dans le nouveau musée de Northampton Lodge, à Islington, des œuvres de Balla, Boccioni, Severini et Russolo côtoient celles de représentants plus classiques de l’art moderne italien, comme Modigliani, Sironi, Campigli et de Chirico. La bibliothèque, don de la famille Estorick, est aussi accessible au public. Elle compte plus de deux mille volumes relatifs au Futurisme et à l’art moderne italien du début du XXe siècle. L’exposition inaugurale présente, outre des œuvres d’une importance majeure, des vidéos d’archives et de la musique futuriste.

Cette collection a été constituée par Eric Estorick (1913-1993), sociologue américain, marchand d’art et écrivain. Son intérêt pour l’art italien et notamment pour le Futurisme, est né en Suisse au contact d’Arturo Brycks, qui a commençé son initiation par la lecture de Peinture et sculpture futuristes, le célèbre texte d’Um­berto Boccioni. Guidé par sa passion, il a ensuite rassemblé une collection unique au monde. Bien qu’une grande partie de celle-ci ait été vendue par Sotheby’s à Milan en 1961, Eric Estorick en avait conservé les œuvres majeures et créé, en 1993, la “Eric and Salome Es­to­rick Foundation”, à laquelle il a assuré une rente avec la vente du Paysage à Murnau de Vassili Kandisky et d’une Nature morte de Marc Chagall.

Grâce aux 650 000 livres sterling (6,45 millions de francs) provenant de la Loterie nationale, Northampton Lodge, un sobre édifice de style Roi George, a pu être complètement rénové et transformé. Ancienne demeure d’habitation ayant par la suite abrité des activités commerciales, le bâtiment a été doté de deux galeries au rez-de-chaussée, où se tiendront des conférences et des expositions temporaires. La librairie, la cafétéria et l’accueil sont situés au même niveau. La collection est exposée aux premier et second étages. Parmi les œuvres d’importance, elle compte La main du violoniste (1913) de Giacomo Balla, Idole moderne (1911) d’Umberto Coccioni, Sortie du théâtre (1910-1911) de Carlo Carrà, et Mélancolie (1912) de Giorgio de Chirico.

En ce qui concerne la programmation, l’Estorick Collection ne compte pas organiser plus de deux expositions temporaires par an, avec la collaboration d’institutions italiennes et internationales. C’est dans ce cadre que s’est déjà tenue, l’été dernier, la présentation d’une sélection d’œuvres à la Galerie nationale d’art moderne de Rome (lire le JdA n° 43, 12 septembre).

Estorick Collection of Modern Italian Art, Northampton Lodge, 39a Canon­bury Square, Londres, du mardi au samedi 11h-18h, tél. 44 171 704 95 22

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°53 du 30 janvier 1998, avec le titre suivant : Un nouveau manifeste du Futurisme

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