ENTRETIEN

Alain Renner, vice-président de Sotheby’s France, responsable des délégués régionaux

« Aller à la rencontre des gens en province »

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 17 février 2009 - 702 mots

De quelle façon la maison de ventes Sotheby’s est-elle présente en régions ?
Nous avons un bon réseau de sept délégués répartis sur l’ensemble du territoire français : Alain de Baritault en Aquitaine ; François d’Hautpoul pour la région Bretagne-Pays de la Loire ; Marie-France Ludmann pour l’Est de la France ; Béatrice Viennet en Languedoc-Roussillon ; Florence Vidal pour la Provence ; Robert du Marais en région Rhône-Alpes et Pascale Bomy dans le Nord-Picardie.
Robert du Marais est, depuis le 20 janvier, notre nouveau consultant basé à Lyon, en remplacement d’Albert de Franclieu, ami cher décédé en 2007. Nous sommes présents en pays lyonnais depuis une bonne dizaine d’années. Le bureau de Lille est une nouvelle implantation. Il a été inauguré le 21 janvier et Pascale Bomy est désormais notre intermédiaire privilégiée dans le Nord. Nous projetons d’ouvrir assez rapidement une huitième antenne à Toulouse.

Pourquoi cette implantation à Lille ?
Pendant longtemps, nous pensions que, par leur situation géographique, les Lillois allaient facilement à Paris ou à Bruxelles. Nous avions tort et nous nous sommes rendu compte que nous devions aller vers les gens du Nord.

Quels sont le profil et le rôle d’un délégué en région ?
Nos délégués régionaux sont des personnes très bien implantées dans le tissu local et, bien sûr, très cultivées. Ils jouent un rôle essentiel d’interface entre les amateurs et collectionneurs de leur région et les spécialistes de Sotheby’s à Paris et dans le monde. Ils sont à leur disposition pour des expertises gratuites, des inventaires, et délivrent tout conseil pour l’achat et la vente d’œuvres d’art.

Combien d’objets d’art trouvés en province arrivent-ils dans vos salles de ventes chaque année ?
La liste est longue des objets provenant des collections d’amateurs de toute la France que nous dispersons dans nos salles de Paris, Londres, New York et aussi Genève pour les bijoux. Pour l’année 2008, citons à titre d’exemple un très rare bâton de maître d’hôtel d’époque Louis XIV, préempté 9 850 euros par le château de Versailles dans notre vente parisienne du 10 avril, et l’exceptionnel plat en porcelaine chinois de la dynastie Yuan, à décor bleu et blanc, vendu 1,6 million d’euros le 18 décembre dernier à Paris. Ou encore un Portrait de femme (Lydia) par Henri Matisse, adjugé 75 150 euros, le 3 décembre 2008, toujours à Paris.

Comment Sotheby’s est-elle perçue en régions ? Comment gérez-vous l’image haut de gamme de la maison de ventes ?
Nous sommes de moins en moins vus comme une maison inaccessible. Étant originaire de province, j’ai pour ma part une bonne connaissance des mentalités et un excellent contact sur place. Nous allons beaucoup à la rencontre des gens, notamment lors de journées d’expertises, organisées deux fois l’an pour chaque spécialité. Si un particulier vient nous voir avec un objet à 500 euros (et donc n’atteignant pas le seuil de valeur des œuvres que nous vendons), nous le conseillons en fonction de ses intérêts. Mais notre engagement en province n’est pas limité à des actions culturelles mercantiles. Nous mettons ainsi un point d’honneur à participer à différentes actions de mécénat, en organisant des partenariats avec différents musées en France. En 2008, nous sommes intervenus à l’occasion de grandes expositions comme Roland Daraspe au Musée des Arts décoratifs de Bordeaux, « Van Gogh-Monticelli » à La Vieille Charité à Marseille et « Simon Vouet, les années italiennes » au Musée des beaux-arts de Nantes. Pour cette dernière exposition, qui fermera ses portes le 23 février, nous avons contribué à la restauration de deux tableaux de Vouet.

Quelle est votre prochaine actualité ?
En tant que président du Cercle XVIII du château de Longpra (Isère), propriété de notre ancien délégué à Lyon, Albert de Franclieu, je m’occupe de mettre en place des actions destinées à financer l’entretien de cette demeure classée monument historique. C’est ainsi que deux grandes peintures XVIIIe, oubliées depuis très longtemps dans le grenier de ce château, sont en cours de restauration. Elles seront accrochées et présentées au public à la fin juin. À l’occasion de cet événement, Guillaume Cerutti, P-DG de Sotheby’s France, viendra à Longpra, accompagné de plusieurs spécialistes de Paris, pour présenter Robert du Marais, le nouveau délégué Rhône-Alpes, aux personnalités locales ainsi qu’aux visiteurs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°297 du 20 février 2009, avec le titre suivant : Alain Renner, vice-président de Sotheby’s France, responsable des délégués régionaux

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque