Galerie

À la table de Pincemin

Jean-Jacques Dutko ouvre l’Atelier Bonaparte

Par Magali Théron · Le Journal des Arts

Le 13 février 1998 - 458 mots

Spécialisé dans l’Art déco, l’art africain et contemporain, Jean-Jacques Dutko vient d’ouvrir un nouvel espace d’exposition de 150 m2 . Situé à deux numéros seulement de sa « galerie-mère », l’Atelier Bonaparte est exclusivement consacré à la présentation de mobilier d’artistes contemporains. Pour son inauguration, le galeriste présente quatre tables rectangulaires, conçues et réalisées pour l’occasion par Jean-Pierre Pincemin.

PARIS - Bien que distant de quelques mètres de sa galerie-mère, l’Atelier Bonaparte en reflète néanmoins fidèlement l’esprit, une unité due essentiellement à l’intervention de Jean-Michel Wilmotte qui a aménagé les deux espaces. Tous deux s’articulent dans des volumes “très struc­turés”, comme le précise sa directrice, Agnès Monplaisir. Ils ont la même sobriété quasi monastique et emploient des matériaux bruts : sols en béton patiné, murs en pierre, plafonniers noirs. L’Atelier, conçu et créé pour accueillir exclusivement des meubles d’artistes contemporains, est, comme l’a souhaité Jean-Jacques Dutko, “un écrin sobre qui passe partout”, adaptable par conséquent à la présentation des créations d’artistes aussi différents que Pincemin, César ou encore Youri Kuper, dont la production, des tables également, seront exposées à partir du 13 mars.

Des meubles d’artistes
L’idée de créer un espace pour le mobilier d’artistes contemporains est née il y a deux ans, lorsque le sculpteur Bruno Romeda a proposé à Jean-Jacques Dutko de concevoir des meubles qui conserveraient “sa patte” et le style de ses sculptures. Le galeriste mobilise alors peintres et sculpteurs et leur propose d’“imaginer du mobilier qui puisse pénétrer n’importe quel foyer”. “Une aventure passionnante”, selon lui, qui a largement intéressé les créateurs, à l’exemple de Jean-Pierre Pin­cemin, “un artiste qu’on aime beaucoup à la galerie”. Contacté il y a seulement six mois, il s’est volontiers plié au jeu et propose aujourd’hui deux aspects de ses créations d’objets fonctionnels. Des fauteuils et tables en métal chromé et verre, qu’il qualifie lui-même de “high-tech”, et dans un style complètement différent, inspirées des sculptures qu’il réalise depuis les années quatre-vingt, quatre tables conçues sur le mode de l’assemblage, des plaquettes de bois teinté d’ocre et sablé, reliées entre elles par une armature en fer. Des “sculptures à quatre pieds”, précise l’artiste, qui témoignent de son attrait pour l’art monumental : “des meubles am­ples et décoratifs, quelque peu baroques”, dans l’esprit du “design de Gaudi”. “Il y a longtemps que je voulais faire ces tables”, confie Pincemin. Cette commande de l’Atelier lui a permis de concrétiser son idée. Œuvres uniques, réalisées en exclusivité pour Jean-Jacques Dutko, elles sont proposées à 120 000 francs. Deux de ses sculptures d’assemblage qui en révèlent l’inspiration sont, elles, à 85 000 et 150 000 francs.

LES “ABLES DE JEAN-PIERRE PINCEMIN, exposition-vente jusqu’au 15 février, Atelier Bonaparte, 11 rue Bonaparte, 75006 Paris, tél. 01 56 24 04 20, du mardi au samedi 14h30-19h.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : À la table de Pincemin

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