Les Brèves : un acte de vandalisme au Louvre, les travaux de reconstruction du théâtre de La Fenice ...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 février 1998 - 800 mots

Un nouvel acte de vandalisme au Louvre a été commis le 29 janvier. Un déséquilibré a volontairement jeté à terre une tête sculptée du IIe siècle ap. J.-C., exposée sur un socle dans la salle des Caryatides. Le Portrait de poète, une copie romaine d’un original hellénistique, n’a guère été endommagé. Le visage est intact et seuls quelques détails de la chevelure ont été abîmés. Aussitôt maîtrisé par les agents de surveillance, le visiteur a été remis à la police. L’incident fait suite à la décapitation – peut-être accidentelle – d’une statue mésopotamienne du Louvre, le 18 décembre, et au vol, le 6 janvier, d’une stèle dédiée à Zeus Meilichios, datée du IVe siècle av. J.-C. Cette série noire pose une nouvelle fois le problème de la prévention du vol et du vandalisme dans les musées (lire le JdA n° 51). L’établissement parisien va revoir ses procédures de sécurité.

Le Joueur de Guitare de Georges Braque, fleuron du Centre Georges Pompidou, serait-il un MNR ? Les héritiers Kann revendiquent le chef-d’œuvre cubiste. Selon une enquête publiée par Le Monde, le tableau, acheté en 1924 par Alphonse Kann, a été dérobé à ce dernier par les nazis et est passé sur le marché de l’art parisien en 1942. Après avoir circulé de main en main, il reparaît en 1948 comme propriété d’André Lefèvre. En 1981, le Centre Georges Pompidou l’achète pour 9 millions de francs. Pour Jean-Jacques Aillagon, président du Centre, Le Joueur de Guitare n’est pas un MNR, c’est-à-dire une œuvre saisie par les nazis pendant la guerre, récupérée par les Alliés et confiée en dépôt à un musée en attendant sa restitution aux héritiers. Bien que l’acheteur soit de bonne foi, le sort du tableau n’est pas réglé : une ordonnance de 1943 a annulé toutes les transactions effectuées en France sous l’Occupation.

Vienne accueillira une mégalopole de l’art contemporain pour l’an 2000. Un ensemble de musées, halls et salles d’exposition devrait occuper 67 000 mètres carrés près du centre-ville, comblant une lacune importante dans la capi­tale au­trichienne qui ne compte que deux petits établissements consacrés à l’art du XXe siècle. L’autorisation de construction, délivrée par l’Office pour la protection des monuments, clôt une longue campagne d’obstruction menée par certains riverains, des médias et le parti de la droite nationaliste de Joerg Haider.

Quelque 300 milliards de lires (1,02 million de francs) provenant de la recette du Loto italien en 1997 – en augmentation de 41 % par rapport à 1996 – seront consacrés chaque année, jusqu’en l’an 2000, à la restauration et à la préservation du patrimoine. La moitié est disponible immédiatement pour financer des travaux de restauration déjà en cours, tels ceux des temples grecs de Paestum ou la consolidation de la cathédrale de Ravello. L’autre moitié sera affectée à des projets plus vastes, comme la restauration du Musée des Offices à Florence. Ces fonds serviront en outre à financer la remise en état des monuments endommagés lors des séismes de septembre dans les Marches et en Ombrie.

La municipalité de Venise a indiqué que les travaux de reconstruction du théâtre de La Fenice, détruit par un incendie en janvier 1996, seraient achevés comme prévu à l’automne 1999. Ils sont estimés à plus de 90 milliards de lires (306 millions de francs).

Le crâne de saint Lazare a été dérobé le 25 janvier dans la cathédrale d’Autun. Selon un ecclésiastique, il pourrait s’agir de l’œuvre d’”un cinglé” ou de membres d’une secte utilisant des crânes humains dans leurs rites. En effet, les voleurs ont laissé dans le reliquaire un tube contenant les procès-verbaux de chacun des transferts des ossements. S’il s’était agi d’un vol archéologique, ils auraient emporté ces documents pour en prouver l’authenticité. À Saint-Philibert-de-Tournus, ce sont le crâne et deux os de saint Philibert qui ont été dérobés le même jour.

Un archéologue israélien affirme avoir découvert les restes d’un village de la secte des Esséniens, surplombant la mer Morte et remontant au Ier siècle de l’ère chrétienne. Des indices permettent de lier les 22 contructions en pierre déterrées à Ein Guédi, à cette secte au mode de vie ascétique : le lieu, indiqué par les écrits de l’auteur romain Pline l’Ancien ; la forme des habitations, destinées à une seule personne, comme des cellules de moines ; les restes de nourritures témoignant d’une population végétarienne comme les Esséniens.

Dix trafiquants de pièces archéologiques ont été exécutés récemment en Irak pour avoir démembré un taureau ailé de Khorsabad en vue de le faire sortir du pays. Ces hommes avaient “décapité la statue et en avaient morcelé la tête, afin de la faire passer clandestinement hors du pays”, a affirmé un journal irakien. Le gouvernement a adopté des lois sévères pour lutter contre la contrebande des pièces archéologiques, aggravée par la paupérisation qu’a engendrée l’embargo imposé au pays depuis sept ans.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : Les Brèves : un acte de vandalisme au Louvre, les travaux de reconstruction du théâtre de La Fenice ...

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque