Photo’98, très grand format

Plus d’un millier de manisfestations en Angleterre

Le Journal des Arts

Le 13 février 1998 - 677 mots

LONDRES (de notre correspondant)- Avec plus d’un millier d’expositions, d’installations, de publications, de séminaires, de conférences, des programmes éducatifs qui auront lieu dans toute l’Angleterre, « Photo ’98 » sera la plus vaste manifestation jamais consacrée à la photographie et à l’image électronique. Son budget totalise une dizaine de millions de livres sterling. Dans cet entretien, Paul Brookes, directeur de Photo ’98, trace les grandes lignes de ce festival unique, sur lequel nous reviendrons.

D’où vient le concept de Photo ’98 ?
De la décision de l’Arts Council de consacrer l’année 1998 à la photographie et à l’image électronique. Chaque année jusqu’au tournant du siècle, cette institution met une discipline à l’honneur dans le cadre de la série Art 2000. Les Yorkshire et Humberside Art Councils ont formé une organisation régionale regroupant le National Museum of Photography, Film and Television de Bradford et quelques institutions telles que l’Impressions Gallery de York et la Site Gallery de Sheffield. Puis ils ont proposé de représenter la région du Yorkshire pour gérer l’événement sur le plan national. Leur candidature l’a emporté sur les villes de Bath et de Bristol, et sur celle de Derby.

Comment est financé Pho­to ’98 ?
Le premier financement provient de l’Arts Council, qui nous a attribué un prix de 400 000 livres sterling pour avoir remporté l’appel d’offres. Mais, selon le système des “maching grants”, pour diposer réellement de ces fonds, il nous fallait recueillir une somme équivalente auprès d’organisations locales. Mais nous avons fait beaucoup mieux, grâce à la collaboration de la Communauté européenne, des responsables ré­gio­naux, des Art Councils du Yorkshire et du Humberside, de la Loterie nationale, qui ont subventionné un vaste programme de manifestations en dehors des musées. Pour le privé, notre principal mécène est Canon, auquel se sont joints Boots, Practical Photography et des organisations humanitaires. Nous avons ainsi rassemblé plus de quatre millions de livres sterling. Le coût de l’ensemble de l’opération est bien plus élevé, car il faut y ajouter les dépenses des autres organismes participant au programme. Nous avons estimé le coût global à une dizaine de millions de livres, sans compter aucun des grands travaux d’aménagement comme ceux entrepris par le National Museum of Pho­tography, Film and Television “In Exile”, la nouvelle galerie de photographie du V&A Museum ou la rénovation de la Site Gallery.

Vous citez le National Museum of Photography, Film and Television, qui se trouve dans le Yorkshire. Est-ce pure coïncidence s’il se lance cette année dans une grande entreprise de réaménagement ?
Il est vrai qu’auprès de la Communauté européenne et de l’Arts Council, le National Museum a pris 1998 pour argument dans sa demande de fonds pour sa rénovation en préparation du troisième millénaire. Les difficultés d’obtention de ces ressources font que le musée n’entreprend les travaux que cette année. Entre-temps, on a construit des lieux d’exposition de secours, baptisés “Le Musée en Exil”, qui doublent l’espace disponible et accueilleront une part importante du programme Photo ’98. La rénovation sera le legs de Photo ’98, dont le partenariat avec le National Museum fait partie intégrante.

Comment se mettent en place les différents événements du pro­gram­me ? Vous avez com­­mandé de nombreuses œuvres.
Nous avons effectivement voulu mettre l’accent sur les commandes. Cela nous a paru préférable à l’accrochage d’œuvres qui tournent dans les festivals. Nous en présentons cependant quelques-unes, notre premier événement étant une exposition du Festival Photo de Houston dont les œuvres appartiennent à la Menil Collection. Il s’agit de “Kurdistan, à l’ombre de l’histoire”, présentée à l’Im­pressions Gallery. Malgré la venue de quelques expositions itinérantes, notre première ambition est de réunir des fonds permettant la commande d’œuvres, comme nous l’avions mentionné dans notre proposition originale. Nous avons sollicité la Communauté européenne pour qu’elle demande à dix photographes de monter chacun une exposition individuelle, commençant toutes à la mi-avril, sur des thèmes communs et réfléchissant sur la photographie à l’approche du troisième millénaire. Nous avons également commandé de très nombreuses photographies pour notre Public Art Programme et notre programme éducatif, ainsi que pour le Yorkshire Com­missions Project, qui s’adresse à des photographes régionaux.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : Photo’98, très grand format

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