Royaume-Uni - Politique culturelle

La Labour bloque le budget de la Culture

Ramené à 0,35 % des dépenses de l’État

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 13 février 1998 - 493 mots

Les espoirs nés de l’arrivée des travaillistes au pouvoir ont été déçus lors de l’annonce par Chris Smith d’une diminution du budget du ministère de la Culture, des Médias et du Sport. Avec 912 millions de livres (9,1 milliards de francs), il est en recul par rapport à l’année précédente et ne représente plus que 0,35 % des dépenses totales de l’État. Cependant, un audit en cours devrait proposer de nouvelles perspectives pour la politique culturelle britannique.

LONDRES (de notre correspondant) - Pour l’année budgétaire qui débute en avril, les crédits du ministère de la Culture, des Médias et du Sport s’élèveront à 912 millions de livres, contre 924 millions en 1997-1998. L’inflation ayant été de près de 4 % au cours des douze derniers mois, la diminution de 1 % est, en fait, plus importante en livres constantes. Alors qu’un débat est ouvert sur le maintien de la gratuité d’accès dans les musées, le montant des subventions accordées à ces derniers était particulièrement attendu : elles atteindront 207,6 millions de livres (2 milliards de francs), en légère baisse par rapport aux 211 millions de l’année qui s’achève. À la surprise générale, Chris Smith a provisionné 1 million de livres supplémentaire pour le British Museum et 300 000 livres pour la Tate Gallery. L’attribution de ces sommes aux deux institutions est conditionnée au maintien de la gratuité et au respect de certains critères financiers. Les Arts recevront 193,4 millions de livres (1,9 milliard de francs), dont 184,6 millions iront à l’Arts Council of England. Cet organisme, qui accorde des subsides aux organisations artistiques, apportera 5,5 millions aux arts plastiques, le reste allant au théâtre, à la musique, à la danse… Dans le domaine des arts plastiques, les principaux bénéficiaires recevront la même somme qu’en 1997, mais deux d’entre eux seront particulièrement favorisés : le Museum of Modern Art d’Oxford, avec 20 000 livres supplémentaires, et l’Ikon Gallery de Birmingham, avec 150 000 livres, pour “offrir une meilleure programmation dans ses nouveaux locaux, plus vastes, acquis grâce aux fonds de la Loterie Nationale”. La British Library (80,5 millions de livres) et l’English Heritage (102,2 millions) figurent parmi les autres grands bénéficiaires du budget de la Culture. Au nombre des perdants, le National Heritage Memorial Fund (NHMF) voit son allocation sévèrement ramenée de 5 millions de livres à tout juste 2 millions. Son budget a donc diminué de 12 millions de livres depuis l’introduction de la Loterie nationale, et son avenir est incertain.

En annonçant ces subventions, Chris Smith a admis qu’ils “ne reflétaient pas nécessairement [ses] priorités à long terme.” Un audit des dépenses ministérielles a été lancé pour “élaborer les bases d’une approche différente des attribution de ressources à l’avenir”. Selon M. Smith, il devra répondre notamment aux questions suivantes : le recours à des consultants largement rémunérés peut-il être limité ? Peut-on supprimer les étapes administratives superflues ? Les procédures de demande de subvention peuvent-elles être simplifiées et gagner en efficacité ?

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : La Labour bloque le budget de la Culture

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