Palm Beach, une vitrine américaine

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 27 février 1998 - 438 mots

La deuxième édition de la Foire internationale d’art et d’antiquités de Palm Beach qui a réuni du 29 janvier au 8 février des exposants du monde entier, dont une dizaine de Français, a connu un franc succès.

PALM BEACH - “C’est une jolie foire, de très bonne qualité, qui se rapproche plus, en fait, d’une Fine Art and Jewellery Fair, témoigne Luc Revillon d’Apreval chez Carolle Thibaut-Pomerantz, à Paris. On y trouve assez peu de meubles, beaucoup de tableaux impressionnistes et de la joaillerie. La clientèle est très riche : 25 % des plus grosse fortunes marchandes des États-Unis sont réunies à Palm Beach. Les allées étaient noires de monde le week-end. Il s’agissait essentiellement de clients américains qui venaient pour découvrir et prendre un premier contact avant de nous rendre visite en Europe. Palm Beach est une bonne vitrine.” Philippe Cazeau confirme cette impression. “J’ai été l’un des premiers Français à m’y rendre. On va à Palm Beach pour réaliser un travail de fond, pour prendre des contacts et se faire connaître. Les Américains – parmi lesquels se trouvent plusieurs grands collectionneurs new-yorkais et de nombreux riches retraités – n’achètent que si vous êtes connu et que vous proposez des pièces de qualité.” Georges de Jonckheere semble sur la même longueur d’onde : “C’est une exposition d’une très bonne tenue, très professionnelle, où l’on vient plus pour prendre des contacts que pour vendre”. Ce qui n’a pas empêché Philippe Cazeau de vendre un Renoir pour 4 millions de dollars, Georges de Jonckheere plusieurs tableaux flamands, Brame et Lorenceau un dessin de Fernand Léger, Nature morte à la colombe, ainsi qu’une étude de chevaux de Degas.

Résolument internationale, la foire de Palm Beach, dirigée par le décorateur Mario Buatta qui a monté et conduit le Winter Antique Show depuis dix-sept ans, a réuni 65 marchands, au nombre desquels figuraient de nombreux Américains, dix Londoniens, onze Parisiens et quelques Suisses. Les premiers bilans sont vraiment positifs. Selon les organisateurs, 80 % des exposants disaient avoir réalisé des bénéfices, et 60 des 65 marchands présents se sont déjà engagés à revenir l’an prochain.
Autre indicateur de bonne santé, 31 000 personnes se sont déplacées – malgré un temps incertain et la menace d’une tornade –, un chiffre en progression de 40 % par rapport à l’année dernière. “ Les marchands apprécient la clientèle internationale de cette foire”, déclare Bernard Steinitz, qui n’a pas hésité à transporter par avion ses boiseries Louis XIV d’une valeur de 800 000 dollars.

Palm Beach se développe rapidement et pourrait à terme rivaliser avec l’International Fine Art Fair, qui en est à sa dixième édition.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°55 du 27 février 1998, avec le titre suivant : Palm Beach, une vitrine américaine

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