Patrimoine

Le « France » est de retour

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 20 janvier 2009 - 528 mots

Les morceaux du paquebot mythique seront vendus chez Artcurial les 8 et 9 février.

PARIS - Entièrement démantelé à la fin de l’année 2008 sur une plage indienne, le paquebot France/Norway sera proposé aux enchères les 8 et 9 février à Paris chez Artcurial, sous la forme de pièces détachées. Long de 315 mètres, le paquebot transatlantique France est inauguré en mai 1960. Après treize ans de navigation, il est désarmé en 1974 et reste amarré durant cinq ans au « quai de l’oubli » dans le port du Havre. En 1977, le milliardaire saoudien Akram Ojjeh s’en rend propriétaire, puis le revend en 1979 au Norvégien Kloster. Rebaptisé Norway, l’ex-France vogue jusqu’en 2003. Il finit son périple chez un ferrailleur indien.
Passionné d’antiquités de marine, l’aventurier français Jacques Dworczak entreprend alors de sauver et de ramener les pièces légendaires du navire en France. Aujourd’hui, pour se renflouer à la suite de ce projet ruineux, il a souhaité livrer plus de 400 souvenirs du France au grand public. « Le France est un symbole de la technologie de pointe : 57 000 tonnes, une propulsion de 160 000 chevaux et une vitesse de 31 nœuds. Pour ses aménagements intérieurs, il avait été décidé de ne pas utiliser de marbre pour ne pas l’alourdir, ni de bois (y compris pour les meubles) pour éviter le risque d’incendie dont le Normandie avait fait les frais », précise-t-il.
Estimé 80 000 à 100 000 euros et érigé telle une sculpture monumentale contemporaine en acier d’un peu plus de quatre tonnes, le nez du paquebot, avec sa rambarde et son écubier de remorque, est assurément le lot phare. Haut de 2,35 m, large de 3,62 m et profond de 2,80 m, il est présenté sur un support en acier en forme de chevalet laqué blanc. Des hublots en laiton décapés et polis, estimés 1 400 euros les deux ; un maillon en acier de la grande chaîne d’ancre d’étrave (54 cm, 70 kg) monté sur une base en teck telle une petite sculpture abstraite, estimé 400 euros pièce, comptent parmi les morceaux du France à emporter. Également, la cheminée a été découpée au chalumeau et est proposée sous la forme de cinq plaques rectangulaires en aluminium (47 x 34 cm) laissant apparaître les couches de couleurs successives de peinture ; ils sont numérotées de 1 à 5, montées dans un cadre et estimées 500 euros pièce. Nombreux sont à saisir les objets du Norway, à l’instar de multiples luminaires dont certains sont signés Gilbert Poillerat, à partir de quelques centaines d’euros. Notons encore plusieurs lots d’éléments de la rampe d’escalier réalisée par Raymond Subes, provenant de la grande descente des premières classes du France, estimés 10 000 à 14 000 euros. Un grand guéridon rond de lecture de la bibliothèque du France, en aluminium, laiton et verre églomisé à décor abstrait polychrome, réalisé par Jules Leleu et estimé 50 000 euros, couronne la partie mobilière.

PAQUEBOT « FRANCE/NORWAY », vente les 8 et 9 février à l’hôtel Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, Artcurial, tél. 01 42 99 20 20 ; expositions publiques : du 4 au 7 février 10h-19h, www.artcurial.com

« FRANCE/NORWAY »
Expert : Félix Marcilhac (mobilier)
Estimation : 600 000 à 800 000 euros
Nombre de lots : 446

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°295 du 23 janvier 2009, avec le titre suivant : Le « France » est de retour

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