Peinture ancienne

Tableau d’une réunion

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 20 janvier 2009 - 503 mots

Avec une sélection moins brillante, Christie’s rejoint Sotheby’s fin janvier à New York pour un défilé de toiles de maîtres.

NEW YORK - Les vacations de tableaux anciens qui auront lieu au cours de la dernière semaine de janvier à New York réunissent pour la première fois depuis quatre ans Sotheby’s et Christie’s. Cette dernière maison, qui avait décalé au mois d’avril, durant trois années consécutives, ses ventes de tableaux, a fait machine arrière. Moins fournie cependant, sa sélection de prestige de tableaux anciens —  incluant quelques sculptures –, cumule à peine 21  millions de dollars d’estimation basse (16 millions d’euros), contre 80 millions de dollars (60,5 millions d’euros) pour Sotheby’s, qui présente un nombre équivalent de lots et uniquement des tableaux. « Nous avons été très sélectifs et avons refusé beaucoup d’œuvres. Cette grosse vente est un exploit dans le contexte économique actuel », lance Nicolas Joly, vice-président de Sotheby’s France et spécialiste international en tableaux anciens. Car si les prix de la peinture ancienne de qualité restent stables, l’offre s’est encore raréfiée.
Deux toiles de Frans Hals, Portrait d’homme au gant blanc (1637) et Femme au mouchoir (1637), classiques mais superbes de qualité, estimées respectivement 8 et 7 millions de dollars, font partie des œuvres majeures proposées par Sotheby’s, auxquelles s’ajoutent un Joueur de cornemuse (1624) par Hendrick Ter Brugghen estimé 4 millions de dollars. Ce tableau qui avait été acheté aux enchères à Berlin en 1938 par le Musée Wallraf-Richartz de Cologne, a été restitué il y a six mois à la famille de son ancien propriétaire. Sur une estimation soutenue de 12 à 16 millions de dollars, le Temple de Jupiter Panellenius par Joseph Mallord William Turner, provenant de la collection privée du marchand new-yorkais Richard Feigen, est la plus importante toile de l’artiste encore en mains privées, « et un chef-d’œuvre de sa première période classique », soutient Nicolas Joly. Notons encore le Portrait de Jacques Dumont le Romain jouant de la guitare, fabuleux pastel de Maurice-Quentin de La Tour, estimé 900 000  dollars, et un inédit Portrait de Marguerite Élisabeth de Largillière, fille du peintre Nicolas de Largillière, son auteur. Estimée 500 000 dollars, cette toile classique mais touchante est restée dans la famille de l’artiste depuis le XVIIIe siècle.
Pour sa part, Christie’s met à l’honneur une suite de cinq aquarelles de Turner de la collection chicagoane Wood Prince. La plus importante est un paysage de Suisse, exécuté en 1847-1848 et estimé 1,5 à 2,5 million(s) de dollars. Issus de cette même collection, deux très beaux tondos florentins du début du XVIe siècle : La Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste enfant et deux bergers par le Maître de Memphis et La Vierge à l’Enfant avec deux anges sont proposés respectivement pour 500 000 dollars et 200 000 dollars.

IMPORTANTS TABLEAUX ANCIENS ET SCULPTURES, vente le 28 janvier à New York, Christie’s, rens. 01 40 76 85 85, www.christies.com

IMPORTANTS TABLEAUX ANCIENS, vente le 29 janvier à New York, Sotheby’s, rens. 01 53 05 53 66, www.sothebys.com

CHRISTIE’S
Experts : Nicholas Hall et Richard Knight
Estimation : 22 millions de dollars
Nombre de lots : 97

SOTHEBY'S
Expert : George Wachter
Estimation : 80 millions de dollars
Nombre de lots : 92

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°295 du 23 janvier 2009, avec le titre suivant : Tableau d’une réunion

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