De Signac à Arman

Tableaux et sculptures des XIXe et XXe siècles chez Me Tajan

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 13 mars 1998 - 353 mots

Un tableau pointilliste de Signac, un pastel de Picasso, une huile sur toile de Sisley, une accumulation d’Arman, voici pêle-mêle quelques œuvres extraites de la vente organisée le 24 mars à l’Espace Tajan, qui comprend cinquante-huit œuvres modernes et contemporaines.

PARIS - “Il s’agit d’une vente éclectique avec un éventail très large d’artistes couvrant la totalité du XXe siècle, de Van Rysselberghe à Arman”, explique François Tajan, à propos de la dispersion de tableaux et sculptures organisée le 24 mars, au 37 rue des Mathurin. Parmi les œuvres de qualité, se glissant dans un ensemble inégal, figure un Paul Signac de 1909, Avignon, matin (2 à 2,5 millions de francs), qui représente le Palais des Papes et, au premier plan, le pont Saint-Bénezet, dit pont d’Avignon, sur le Rhône.

Quittons ce paysage éthéré de Signac pour une huile sur toile de Sisley aux tonalités plus affirmées et contrastées, représentant Huit oies au bord du Loing. Ce petit format (24 x 46 cm), estimé 1 à 1,2 million, n’est pas dépourvu de charme avec ses huit palmipèdes au plumage blanc s’égayant le long de la rivière, telle une colonie de vacances. Facture beaucoup plus sombre pour cette gouache sur papier, La rue du village, œuvre de jeunesse de Marc Chagall évoquant son Vitebsk natal, estimée 150 à 200 000 francs. Le tableau qui, comme le soulignait justement l’artiste, baigne “dans une couleur de pomme de terre”, retraduit l’atmosphère empreinte de solitude et de pauvreté de ce village russe du début du siècle. Difficile cependant d’imaginer à travers cette œuvre de 1909 la liberté et la fantaisie qui seront celles du peintre russe dans les années ultérieures.

Beaucoup plus libre et légère, Tête d’arlequin est une œuvre exécutée par Picasso à la fin de sa vie. Ce dessin au pastel, réalisé en 1970, est estimé 600 à 800 000 francs. La vente comporte également plusieurs œuvres de Vlaminck, deux Marie Laurencin, plusieurs Zao Wou-ki, des sculptures de César (Rascasse et Le Gary, estimée chacune 120 à 150 000 francs), ainsi que deux œuvres d’Arman, dont un Violon éclaté sous Plexiglas (200 à 250 000 francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : De Signac à Arman

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque