Phillips change de tête

Chris Thompson, directeur général d’un groupe élargi

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 mars 1998 - 460 mots

Président de Phillips pendant 25 ans, Christopher Weston passe la main tandis que l’auctioneer fusionne avec Foster & Cranfield et se développe en Amérique du Nord.

LONDRES - Après quarante-deux ans dans la société, dont vingt-cinq à la barre, Christopher Weston, président de Phillips Auctioneers, quitte le navire pour prendre sa retraite. Il cède la place à Chris Thompson, ancien directeur général d’Austin Reed, qui a été nommé directeur général d’un groupe Phillips élargi grâce à sa fusion avec Foster & Cranfield, l’importante société de vente de droits et de participations appartenant à Bill Weston, frère de Christopher. La compagnie financière d’investissement 3i a profité de cette réorganisation pour acquérir, à l’aide de financements complémentaires apportés par la Bank of Scotland, une participation majoritaire de 60 % dans la nouvelle société, les 40 % restants se répartissant entre les membres de la nouvelle direction. L’intérêt d’une telle fusion ? “Phillips apportera à Foster & Cranfield une base plus large, tandis que cette dernière permettra d’élargir à la fois la clientèle de base de Phillips et les services spécialisés que nous pouvons offrir”, explique Bill Weston. Chris Thompson, le nouvel homme fort du groupe, retrouvera ce dernier – président-directeur général de Foster & Cranfield – au conseil d’administration, de même que Roger Hollest qui reste directeur général de Phillips.

Au total, 30 millions de livres sterling (300 millions de francs) ont été injectés dans la société, dont approximativement la moitié est destinée à l’expansion de Phillips. Actuellement, le chiffre d’affaires annuel de Phillips est de 111 millions de livres – dont 45 proviennent de Londres, 45 des salles de vente régionales et 21 des salles de Phillips à Genève, New York et en Australie – ; celui de Foster & Cranfield est de 30 millions.

Son succès, Phillips l’a d’abord construit au Royaume-Uni grâce à l’acquisition des salles de vente existantes. En France, l’auctioneer a déjà planté une première banderille en établissant une alliance avec l’étude parisienne Piasa. Ses projets d’extension locaux demeurent néanmoins suspendus au vote de la loi réformant l’organisation des ventes pu­bliques. L’injection de nouveaux capitaux va désormais permettre à la société d’asseoir son projet d’expansion en Amérique du Nord, en s’appuyant sur une succursale ouverte à New York dès 1979. “Les principaux secteurs de croissance sont aujourd’hui la peinture impressionniste et moderne, les bijoux et les arts décoratifs du XXe siècle”, explique Roger Hollest. “Il n’est pas question d’empiéter sur Sotheby’s et Christie’s. À parler franc, les collections de haute volée réalisent peu de bénéfices sur le papier. En revanche, il existe en Amérique un énorme marché de moindre importance pour lequel nous avons une grande expérience et sommes idéalement placés”, poursuit Christopher Thompson, qui n’exclut pas la possibilité d’acquérir des salles de vente régionales en Amérique.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : Phillips change de tête

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