Un éblouissant panorama de l’art allemand

Dix ans d’action de la Fondation pour la Culture

Le Journal des Arts

Le 13 mars 1998 - 474 mots

Pour célébrer son dixième anniversaire, la Kulturstiftung des Länder (Fondation des États allemands pour la Culture) présentera 150 œuvres d’art acquises grâce à son aide depuis sa création, en 1988. L’exposition de Stuttgart réunit une éblouissante collection couvrant toutes les époques et toutes les techniques, véritable panorama de la culture germanique.

BERLIN (de notre correspondante) - La Kulturstiftung des Länder organise une exposition qui présente le résultat de son action depuis sa création, en 1988. Sont ainsi réunies à Stuttgart quelque 150 pièces – peintures, dessins, sculptures, photographies, objets d’art, ainsi que littérature et musique – offrant un large aperçu de la culture germanique, pour esquisser une définition de l’identité culturelle du pays. Contrairement au système en vigueur dans les autres pays européens, la politique culturelle allemande dépend essentiellement des différents Länder. Après des années de discussions débutées dans les années soixante-dix, a été admise la nécessité d’une fondation qui permette de garder en Allemagne les objets culturels d’intérêt national dont l’acquisition est trop onéreuse pour un musée régional ou une autre institution.

Chaque année, avec l’aide de mécènes comme Daimler-Benz et Siemens, les seize Länder apportent à cette fin plus de 15 millions de deutschemarks (50,25 millions de francs). Les décisions d’acquisition sont prises par des représentants de chaque Land et du Gouvernement fédéral, assistés de spécialistes en divers domaines. Au cours de ses cinq premières années d’existence, la Fondation a financé l’achat de tableaux importants, comme Bord de mer au clair de lune (1836) de Caspar David Friedrich pour la Kunsthalle de Hambourg, Portrait de Walther Rathenau (1907) d’Edvard Munch pour le Märkisches Museum de Berlin et le Jardin aux oiseaux (1924) de Paul Klee pour la Staatsgalerie moderner Kunst de Munich. Le manuscrit original du Procès de Kafka, ainsi que des partitions originales de Beethoven, Schumann et Brahms sont également restés sur le territoire allemand grâce à son aide. Cependant, l’intervention la plus spectaculaire jusqu’à présent a été la “récompense” controversée of­fer­te conjointement, en 1993, par la Fondation et le ministère de l’Intérieur pour le retour en Allemagne du “trésor de Quend­linburg” volé par un soldat américain pendant les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale.

L’exposition offre un véritable “panthéon imaginaire” de l’art allemand et rassemble pour la première fois un ensemble d’œuvres d’art gothique et de la Renaissance, de Cranach, Holbein, Roger Van der Weyden et Dirck Bouts, ainsi que des maîtres de l’Expressionnisme comme Max Beckman, Ernst Ludwig Kirchner ou Otto Mueller. Seront aussi présentés des meubles, pièces de monnaie, photographies, sculptures et manuscrits rares. Un des buts avoués de la manifestation est de convaincre d’autres donateurs, mécènes ou hommes politiques, afin de couvrir les frais croissants de préservation de l’héritage culturel allemand.

DEUX MILLÉNAIRES D’ŒUVRES D’ART, jusqu’au 1er juin, Staatsgalerie, Konrad-Adenauer-Str. 30-32, Stuttgart, tél. 49 711 212 40 50, tlj sauf lundi 10h-17h, mardi et jeudi 10h-20h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : Un éblouissant panorama de l’art allemand

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