L’art sur la bonne voie

De nouvelles commandes publiques à Turin

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 27 mars 1998 - 451 mots

Rudi Fuchs, qui fut le premier directeur artistique du Castello di Rivoli et dirige aujourd’hui le Stedelijk Museum d’Amsterdam, vient de choisir les onze auteurs des sculptures destinées à rythmer, au centre de Turin, la couverture de la voie ferrée. Les travaux concernent la réhabilitation du long serpent de rails coupant actuellement la ville en deux. Les onze sculptures se répartiront sur trois kilomètres de rues, de pistes cyclables, de passages piétonniers et d’espaces verts.

TURIN. En suivant la voie ferrée à partir de la Porta Nuova, la première intervention sera celle de Michelangelo Pistoletto, avec deux sculptures monumentales en marbre polychrome – Les passants – hautes de huit mètres. Vient ensuite Kounellis, qui enfermera et opposera du coton et du charbon dans une structure géométrique. Giuseppe Penone re­prend lui aussi l’un de ses sujets de prédilection, l’arbre, évoqué par une perspective à trois branches faite de haies de charmes d’1,50 m de haut. La branche centrale enlacera un chêne, les branches latérales se terminant respectivement dans un bassin d’eau en forme de feuille et le jardin voisin. Sans surprise, Mario Merz construira un igloo en verre de quinze mètres de diamètre qui sera continuellement baigné dans un flot d’eau. Per Kirkeby semble en revanche faire référence aux très métaphysiques atmosphères de Chirico, avec une installation en briques qui culmine par une niche étroite et profonde. Un canoë lancé en l’air, du métal, de la terre cuite ont été choisis par Gilberto Zorio pour une sculpture qui rappelle ses thèmes favoris : le voyage, la transmutation alchimique et la mécanique des fluides. Quant à Ulrich Rückriem, il a conçu une place minimaliste en granit et n’a pas oublié le confort des passants en installant des bancs dans une enceinte de hêtres. La contemplation et la mise en scène sont encore abordées par Giulio Paolini. Il placera une figure masculine sur l’un des quatre socles qui délimitent une perspective. Le passant pourra également découvrir des objets personnels appartenant à l’observateur statufié, comme des papiers ou des livres en marbre et en bronze. À l’ordre de Paolini succède le chaos d’un grand enchevêtrement tubulaire de Mainolfi, en dialogue avec la tranquillité de l’eau d’où il surgit. De son côté, Anselmo a choisi une intervention silencieuse, qui jalonne un petit bois de blocs de granit portant des inscriptions. Le parcours se termine avec Walter Pichler. L’œuvre reprend l’ancienne typologie urbaine de la porte monumentale qui, dans le Turin du XVIIe siècle, marquait de place en place les agrandissements du tracé routier. Les projets sont actuellement exposés à la Galerie d’art moderne et contemporain de Turin.

Galleria civica d’arte moderna e contemporanea, via Magenta 31, Turin, tél. 39 11 562 96 04, jusqu’au 19 avril.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°57 du 27 mars 1998, avec le titre suivant : L’art sur la bonne voie

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