Duane Michals et l’invisible

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 10 avril 1998 - 249 mots

« Aucune autre forme d’art que la photographie ne reproduit la réalité avec autant de fidélité. Mais à mon avis, la réalité y est réduite aux seules apparences. Et alors, qu’en est-il des rêves, de la peur, du désir physique, et de toutes ces pressions que nous exerçons les uns sur les autres ? Selon moi, ce sont ces expériences qui constituent la réalité.»

À travers des séries patiemment mises en scène, aux noms évocateurs comme L’ange déchu, Le retour de l’enfant prodigue, Duane Michals cherche à dépasser les limites du médium. Il utilise des truquages – surimpressions, superpositions de négatifs, effets de flou – pour servir son imaginaire. Ce qui l’intéresse relève souvent de l’invisible, comme cette image extraite de la séquence L’esprit se retire du corps (1968), où l’âme survit après la mort. Le récit peut aussi devenir franchement drôle : une séquence s’intitule Burlesque, une autre le montre en Égypte construisant sa petite pyramide personnelle. Depuis la fin des années soixante, il écrit de sa main de courts textes en contrepoint ou complément de l’image, puis il s’est mis à peindre ses photographies.

Âgé aujourd’hui de 66 ans, Duane Michals, a commencé à photographier presque par hasard lors d’un voyage touristique en Union Soviétique en 1958, après des études artistiques. Dès 1960, il gagnait sa vie comme photographe commercial (publicité, magazines…) tout en développant un travail personnel, sujet de cette monographie.

Marco Livingstone, Duane Michals photographe de l’invisible, Éditions de la Martinière, 395 F. ISBN 2-7324-2335-1

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°58 du 10 avril 1998, avec le titre suivant : Duane Michals et l’invisible

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