Full Minimal

Le Minimalisme américain comme signe extérieur de richesse

Le Journal des Arts

Le 10 avril 1998 - 435 mots

Carl Andre, Dan Flavin, Donald Judd, Sol LeWitt et Robert Morris sont réunis dans les locaux de la Banque Bruxelles Lambert (BBL) pour témoigner de la richesse et du dynamisme des collections privées belges dans un domaine que l’on croyait déserté : le Minimalisme. Un parcours didactique et monumental qui fait la part belle aux œuvres et aux idées.

BRUXELLES (de notre correspondant) - Le prestige des collections privées belges semblait relever du passé. L’exposition organisée par la BBL, sous la direction de Patricia de Peuter, témoigne au contraire du dynamisme de collectionneurs privés qui se sont engagés dans le Minimalisme dès son apparition. D’emblée, les organisateurs ont été obligés de se limiter, tant les collectionneurs se révélaient disposés à  prêter des pièces de qualité. Il est vrai que les cinq figures “historiques” du Minimalisme réunies ici avaient entretenu des contacts étroits avec la Belgique. Dès 1968, la galerie anversoise Wide White Space avait présenté les travaux de Carl Andre dans le cadre de “Clastics”. À partir de cette date, Andre reviendra régulièrement en Belgique et créera pour le marché belge quelques-unes des œuvres exposées. À Bruxelles, la galerie MTL de Fernand Spillemaekers, dès le début des années soixante-dix, puis celle de Manette Repriels à Liège, défendront l’œuvre de Sol LeWitt qui réalisera en Belgique une quinzaine de Wall Drawings importants. Largement diffusée, l’œuvre de LeWitt est sans conteste la plus représentée dans les collections particulières. Les œuvres de Flavin, de Judd et de Morris témoignent des nouvelles habitudes prises au tournant des années soixante-dix par les collectionneurs qui fréquentent les foires internationales. Ainsi, bien que jamais exposé en Belgique, Morris n’en est pas moins présent dans les collections privées avec des pièces majeures.

Un appareil pédagogique remarquable
Les noms, prestigieux, ne disent pas tout. La qualité des pièces sélectionnées témoigne de la vitalité des collections. Mieux, limités par l’espace dont ils disposaient, les organisateurs ont été obligés de restreindre leurs choix sans avoir recours aux grandes collections “historiques” déjà connues, comme celle d’Herman Daled qui reste l’un des principaux compagnons de route du Minimalisme et de l’Art conceptuel.

Rare par ses choix, la manifestation proposée par la BBL vaut aussi par le soin apporté à sa dimension didactique. Difficile d’accès de prime abord, le Minimalisme y bénéficie d’un appareil pédagogique remarquable. Des textes d’artistes, des panneaux explicatifs et une table chronologique orientent le visiteur sans lui imposer de longs discours péremptoires. Gageons qu’ainsi, cet art sera non seulement vu mais peut-être aussi compris.

MINIMAL ART, jusqu’au 3 mai, Banque Bruxelles Lambert, 24 avenue Marnix, Bruxelles, tlj 10h-18h, entrée libre. Catalogue trilingue, 152 p., 600 FB.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°58 du 10 avril 1998, avec le titre suivant : Full Minimal

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque