Les Brèves : Le château et le parc des ducs de Lorraine, Jean-Hubert Martin ...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 10 avril 1998 - 1334 mots

La Réunion des musées nationaux remonte la pente après une période de déficit. Le bilan de l’année 1997 s’est traduit par un résultat positif de 60,9 millions de francs, un chiffre bien meilleur que celui défini par le plan de redressement. La RMN explique cette réussite par la hausse de la fréquentation des musées nationaux (8,9 millions de visiteurs payants, contre 8,5 en 1996) et des expositions, ainsi que par une stricte maîtrise des coûts.

Jean-Michel Musso, inspecteur général des Monuments historiques, qui devait conduire les restaurations du Grand Palais à Paris, est décédé accidentellement à l’âge de 55 ans. Il est l’auteur d’un grand nombre de restaurations : l’abbaye de Clairvaux, le château de Joinville, les remparts de Langres, la cathédrale de Reims. De 1983 à 1987, il a été président de la Compagnie des architectes en chef des Monuments historiques.

Le château et le parc des ducs de Lorraine, à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), a été classé monument historique. Surnommé “le Versaillais lorrain”, son origine date du XIIIe siècle. Il faisait partie des possessions des ducs de Bourgogne, qui y ont séjourné régulièrement aux XVe et XVIe siècles. Le duc Léopold a fait reconstruire le château entre 1703 et 1723, sur les plans de Germain Boffrand, dans sa disposition actuelle.


Le Musée du Louvre a été épinglé par la Cour d’appel de Paris pour “carence dans le contrôle des services”, après avoir perdu quelque 4 millions de francs dans une affaire de corruption. En 1991 et 1992, Jean Baveux, alors chef du bureau Exploitation technique et logistique, avait acheté et loué 122 photocopieurs à la société La Bureautique pour un total de 12 millions de francs. Il n’avait lancé aucun appel d’offres, “par amitié” pour la représentante de l’entreprise – qui percevait des commissions en conséquence –, et en échange de voyages et autres cadeaux. Le prix du matériel aurait ainsi été majoré de 4,4 millions de francs, sur lesquels le Musée de Louvre a obtenu 463 000 francs de dommages-intérêts. Des peines de prisons et des amendes ont été prononcées à l’encontre des coupables.

Le château de Versailles rouvre son Musée de l’histoire de France. Inauguré en 1837, ce projet de Louis-Philippe rassemblait des œuvres à “toutes les gloires de France”, commandées à des artistes contemporains ou sorties des anciennes collections royales. Au total, quelque 6 000 tableaux signés Philippe de Champaigne, Le Brun, Mignard, Largillière, Rigaud, Dela­croix, Granet, Gérard, Deveria ou Horace Vernet, et 2 000 sculptures, de Coysevox à Caffieri, ont pris place dans ces salles, le plus souvent fermées au public par manque d’agents de surveillance et d’équipements de sécurité. Le second niveau de la galerie historique du XVIIe siècle, la Salle de croisades, la Galerie des batailles et la Salle de 1830 sont désormais accessibles de façon permanente. La réouverture d’autres espaces de l’ancien musée suivra. D’autre part, la restauration du bosquet de l’Encelade, d’après des dessins d’époque, vient d’être achevée.


Le Saint-Suaire sera à nouveau présenté du 18 avril au 14 juin, dans le Dôme de Turin. Lors de sa dernière exposition, en 1978, 3,5 millions de personnes s’étaient déplacées au cours des cinq semaines. Depuis, l’authenticité de la relique a été sérieusement remise en question par une analyse au carbone 14, qui la daterait de 1260-1390, et des spécialistes qui considèrent que l’empreinte a été réalisée par procédé photographique. Pour voir le Saint-Suaire, il est obligatoire de réserver : tous les renseignements sont disponibles sur un site Internet (www.shroud.com) ou par téléphone ( 39 11 464 7999). À la suite de l’incendie qui a détruit la chapelle des Guarini, il sera exposé dans le corps central de la cathédrale. Plusieurs expositions et manifestations sont parallèlement organisées à Turin. Le Saint-Suaire sera à nouveau présenté en l’an 2000, dans le cadre du Jubilée.

Jean-Hubert Martin, directeur du Musée des arts d’Afrique et d’Océanie (Maao), a été nommé par le maire de Lyon, Raymond Barre, commissaire général de la Biennale d’art contemporain de Lyon, qui se tiendra de juillet à octobre 2000. Cette nomination s’est faite en accord avec Cathe­rine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, qui avait déjà annoncé que la Biennale entrerait dans le cadre des manifestations pour la célébration de l’an 2000. Le thème retenu pour cette exposition, qui a toujours pour directeurs artistiques Thierry Prat et Thierry Raspail, est “l’égalité des cultures”. Dans cette optique, seront confrontées des œuvres choisies dans le monde entier. Jean-Hubert Martin, conservateur général du Patrimoine, ancien directeur du Musée national d’art moderne (Mnam/Centre Pom­pidou), a organisé diverses expositions, parmi lesquelles “Paris-Berlin” (1978), “Paris-Moscou” (1979) “Man Ray” (1982) et “Magi­ciens de la terre” (1989).

Hélène David-Weill, présidente de l’Union centrale des arts décoratifs (Ucad), a reçu pour la France le prix Montblanc de la Culture 1998, qui  rend hommage aux mécènes soutenant des actions ou des projets en faveur des arts. Également présidente des Amis du Centre Pompidou et du Musée national d’art moderne, vice-présidente des Amis du Musée Car­navalet, Hélène David-Weill disposera de 15 000 dollars destinés à soutenir un projet artistique de son choix ; elle a reçu un stylo plume en or massif 18 carats, spécialement dessiné par Montblanc pour la circonstance. Le prix avait été décerné l’an dernier à Daniel et Florence Guerlain pour leur Fondation d’art contemporain.

Oscar Ghez de Castelnuovo, président et fondateur du Petit Palais à Genève, est décédé  le 20 février à l’âge de 93 ans. Né en Tunisie, formé aux sciences économiques à Rome et à Marseille, attaché au ministère de la Guerre à Washington entre 1940 et 1945, ce personnage cosmopolite avait collectionné dès son plus jeune âge des objets d’art, et notamment des tableaux et sculptures qu’il offrira à des musées de Florence, patrie d’origine de sa mère. Amateur averti, il avait réuni un ensemble d’œuvres de l’Impres­sionnisme à l’École de Paris qui a fourni le fonds principal du Petit Palais, créé en 1968. Pour marquer ce trentième anniversaire, le musée genevois propose, jusqu’au 7 juin, un nouvel accrochage de ses collections permanentes. “Aux sources de l’art moderne” s’organise autour de six thèmes : l’influence des arts primitifs de Gauguin à Derain ; la ville, symbole du monde moderne, à travers le regard de Caillebotte ou de Dufy ; l’amour et les sentiments humains vus par Vallotton et Picasso ; la représentation de la vie quotidienne de Van Rysselberghe à Vuillard ; le glissement du paysage vers l’abstraction de Cézanne à Larionov ; l’autoportrait et le portrait d’artiste de Manet à Kisling.

“Les origines et la nationalité dans la formation de l’identité de l’artiste d’aujourd’hui ?”, tel est le thème d’un colloque qui se tiendra le jeudi 16 avril à l’IESA (5 av. de l’Opéra, 75001 Paris). Les discussions organisées par l’artiste-chercheur Anna Filimonova seront également ouvertes en temps réel aux internautes, qui pourront réagir à l’exemple de la section russe de l’AICA réunie à la Maison centrale des artistes à Moscou, en se connectant à l’adresse suivante : www.crossline.com/colloque/index.html. Yves Michaud, philosophe, Bernard Goy, critique d’art et directeur du Frac Île-de-France, Marcel Garrigou, président de l’Association internationale de décloisonnement économie-culture, et les artistes Oskar Rabine, Boris Zabovov et Gao Xingjian échangeront leur point de vue autour de questions telles que “l’artiste a-t-il besoin d’une identité nationale ?” ou “quelle est la force de l’art dans les événements mondiaux actuels ?” Rens. au 01 53 41 05 98.

Dak’art 98, la Biennale d’Art africain contemporain, se tiendra du 24 au 30 avril à Dakar, au Sénégal. Cette manifestation entend, à travers un grand nombre d’expositions et d’événements, présenter les arts plastiques africains contemporains, mais aussi devenir un lieu d’échanges pour les quelque cinq cents artistes africains, critiques d’art, conservateurs de musées, galeristes venant de tous les horizons. La manifestation, répartie dans une douzaine de lieux à travers la ville, comprendra notamment une exposition internationale d’art africain contemporain, un marché des arts plastiques africains, un salon du design africain, cinq expositions individuelles d’artistes, un salon international de la création textile et de la tapisserie, ainsi qu’un ensemble de rencontres et d’échanges. Rens. au 221 821 04 71.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°58 du 10 avril 1998, avec le titre suivant : Les Brèves : Le château et le parc des ducs de Lorraine, Jean-Hubert Martin ...

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