Les Arts populaires délocalisés à Tokyo ?

Le Journal des Arts

Le 10 avril 1998 - 334 mots

Catherine Trautmann a annoncé en conseil des ministres la transformation du Musée national des arts et traditions populaires en un Musée des civilisations de la France et de l’Europe. Désormais ouvert sur la culture européenne de l’An Mil à nos jours, l’établissement pourrait déménager au Palais de Tokyo.

PARIS - Victime, comme le Musée de l’Homme, d’une désaffection du public et des scientifiques dans les années quatre-vingt, le Musée des arts et traditions populaires (ATP) va également connaître une métamorphose complète, peut-être assortie d’un déménagement. Le premier point a été officiellement annoncé par Catherine Trautmann, le 31 mars, à la grande satisfaction du directeur du musée Michel Colardelle. L’installation au Palais de Tokyo reste en revanche soumise au choix définitif du Quai Branly pour le Musée de l’Homme, des arts et des civilisations (Mhac). “Nous souhaitons être dans le voisinage du futur Mhac et du Musée Guimet, afin d’offrir dans un petit périmètre un panorama des différentes cultures du monde”, explique M. Colardelle.

Néanmoins, pour le directeur des ATP, le plan de rénovation n’implique pas nécessairement un déménagement, bien que l’établissement souffre de son isolement : “L’essentiel reste le changement de perspective du musée. Autrefois métropolitain, il s’ouvre sur l’Europe et développe le cadre chronologique de son étude, de l’An Mil à l’An 2000”. De nouveaux thèmes, plus proches des préoccupations contemporaines, verront le jour, telles les cultures urbaine, industrielle et ouvrière, ou encore la notion d’environnement et de paysage. “Il nous faut tenir compte des avancées de la science, et surtout du changement de perception des faits culturels et sociaux. Nous sommes loin des Trente Glorieuses, époque à laquelle le contenu et la muséographie de l’établissement ont été définis.” Enfin, la présentation sera renouvelée, avec des équipements multimédia, un éclairage plus lumineux et des espaces moins cloisonnés. Si le déménagement au Palais de Tokyo se confirme, seules les salles ouvertes à la visite y prendront place. Le bâtiment de Jean Dubuisson conserverait les ré­serves, les ateliers et le centre de recherches du musée-laboratoire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°58 du 10 avril 1998, avec le titre suivant : Les Arts populaires délocalisés à Tokyo ?

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