Michel Gomez, nouveau président du SNCAO

Par Jean-Marie Schmitt · Le Journal des Arts

Le 24 avril 1998 - 384 mots

Une mission difficile attend Michel Gomez, nouveau président du Syndicat national du commerce de l’antiquité et de l’occasion (SNCAO) : enrayer le déclin de l’organisation en restaurant la confiance des adhérents, ébranlée par des dissensions internes et une situation financière dégradée.

PARIS - Le SNCAO tient traditionnellement son assemblée générale annuelle pendant la foire de Chatou, organisée par le syndicat. La dernière assemblée, le 19 mars, a désigné Michel Gomez, marchand à Montauban, comme président en remplacement de Pierre Coville. Jusqu’alors trésorier du syndicat, Michel Gomez sait qu’il hérite d’une situation oblitérée par la crise et renforcée par des tensions à l’intérieur du conseil d’administration.

Crise financière et crise d’identité vont de pair. Longtemps soutenu par des effectifs importants – dans sa meilleure période, le SNCAO comptait plus de 3 500 adhérents, soit plus du quart de la profession recensée –, le syndicat était également prospère, la foire de Chatou lui apportant chaque année des excédents financiers conséquents. Depuis quelques années, des difficultés économiques, aggravées par la prolifération du “paracommercialisme” (commerce clandestin), ont entraîné un déclin du syndicat. Le contexte a attisé les luttes de clan, après le retrait de Pierre Daveau qui avait conduit le syndicat pendant de nombreuses années. L’habitude s’est prise de consommer des présidents.

Après Paul Fragne, débarqué sans ménagement pour “présidentialisme”, Jean-Pierre David a assuré la présidence. L’arrivée de Robert Capia, qui avait entrepris de moderniser le fonctionnement – élections sous contrôle d’huissier, nomination d’un commissaire aux comptes –, avait inauguré une période de “glasnost”. Quoique très largement réélu au conseil d’administration en février 1995 par l’assemblée générale, Robert Capia avait été remercié une demi-heure après par le conseil d’administration, pour céder sa place à Pierre Coville. De cette période troublée, le syndicat n’est pas sorti sans dommage, les adhérents et les finances affichant un déclin inquiétant. À tel point que des velléités de création d’un syndicat concurrent s’étaient même manifestées il y a deux ou trois ans. Au dernier pointage, le SNCAO est à son étiage, avec environ 1 900 adhérents et des finances qui s’allègent chaque année : 238 000 francs de déficit en 1997, malgré l’excédent d’exploitation de 357 000 francs de la foire de Chatou. Pour couronner le tout, le syndicat a fait l’objet d’un contrôle fiscal.
Michel Gomez n’a d’autre choix que de réussir.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°59 du 24 avril 1998, avec le titre suivant : Michel Gomez, nouveau président du SNCAO

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