Le coup de cœur de Sylvie Prouté

Galeriste

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 24 avril 1998 - 241 mots

Nous demandons chaque quinzaine à un marchand de nous présenter l’objet de sa galerie – simple ou pré­cieux – qui lui tient le plus à cœur, en nous expliquant pourquoi.

Ce dessin-empreinte (43 x 27,7 cm), Femme assise nue de profil et étude de jambe, a été exécuté par Paul Gauguin en 1901-1902, alors qu’il vivait aux îles Mar­quises. “Je suis séduite tant par la force extraordinaire de cette œuvre que par la technique particulière et un peu intrigante que l’artiste a utilisée”, explique Sylvie Tocci-Prouté. Gauguin a encré une feuille de papier et a ensuite posé par-dessus une autre feuille, sur laquelle il a tracé le personnage au crayon. Par la mise en contact avec le support encré, le dessin se trouve ainsi transféré au verso de la feuille dessinée. L’artiste visait non pas à montrer le dessin ainsi réalisé mais son transfert, qu’il considérait comme l’œuvre aboutie. Gauguin a réalisé ses premiers dessins-empreintes en 1899. Un an plus tard, en avril 1900, il envoie un ensemble de dix monotypes au marchand Ambroise Vollard, puis une douzaine en mars 1903. Le monotype reproduit ici, présenté comme appartenant à Vollard lors de l’exposition parisienne “Gauguin sculpteur et graveur”, devait faire partie de ce second envoi. “On ne sait pas en revanche s’il a été accroché lors de l’exposition organisée en novembre 1903 dans la galerie du marchand, qui exposait cinquante tableaux et vingt-sept dessins-empreintes de l’artiste.” Prix : 850 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°59 du 24 avril 1998, avec le titre suivant : Le coup de cœur de Sylvie Prouté

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