Les Brèves : Alberto Magnelli, Christian Boltanski

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 9 mai 1998 - 572 mots

Pour saluer la sortie du catalogue exhaustif de sa collection de dessins, le Rijksmuseum présente, jusqu’au 12 juillet, une centaine de crayons de l’Âge d’or hollandais. Considéré comme la discipline mère de tous les arts, le dessin précédait alors systématiquement l’élaboration d’une peinture, d’une sculpture ou d’une pièce d’orfèvrerie. De facture plus libre et spontanée que l’huile, il n’en était pas moins une œuvre autonome. Ce Portrait d’un jeune garçon de 14 ans, attribué à David Bailly, donne d’ailleurs bien la mesure de la qualité atteinte par cette technique aux Pays-Bas, dans la première moitié du XVIIe siècle. L’exposition rassemble notamment des ruines italiennes, des vues urbaines et des tranches de vie saisies par Van Goyen, Hendrick Avercamp ou encore Pieter Saenredam.

Christian Boltanski n’avait pas exposé dans une institution parisienne depuis longtemps. Aussi l’artiste a-t-il conçu pour le Musée d’art moderne de la Ville de Paris (tél. 01 53 67 40 00) un parcours qui s’apparente à une seule œuvre et comprend des pièces anciennes et récentes, à l’exemple de Menschlich (1994), de Lits (1998), des Images noires (1996) ou de La Réserve du Musée des enfants (1989). Dans une atmosphère volontairement sombre, les visiteurs seront confrontés à la perte de l’identité et à la question de l’histoire individuelle et/ou collective. Pendant la durée de l’exposition (du 15 mai au 4 octobre), des panneaux d’affichage “Dauphin” accueilleront également dans Paris un ensemble de portraits issus de Menschlich.

Il reste encore quelques jours (jusqu’au 17 mai) pour aller voir l’exposition d’Alain Jacquet au Musée de Picardie, à Amiens (tél. 03 22 91 36). L’artiste, qui n’avait pas bénéficié d’une telle rétrospective depuis celle de l’Arc en 1978, présente ici plus de cent œuvres de 1951 à 1998, dont certaines inédites. De la relecture contemporaine des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art aux représentations de la planète Terre, une grande récurrence apparaît dans ses thématiques, sur plus de trente ans.

Alberto Magnelli venait souvent travailler à “La Ferrage”, une ancienne magnanerie à proximité de Grasse, propriété de la famille de son épouse Susi Gerson. L’artiste y a notamment passé les terribles années de l’Occupation, et fréquenté ses voisins circonstanciels, Hans Arp, Sophie Tauber ou Sonia Delaunay. L’Espace 13, galerie d’art du Conseil général des Bouches-du-Rhône (tél. 04 42 93 03 67), à Aix-en-Provence, organise jusqu’au 21 juin une exposition des diverses créations – toiles, œuvres sur ardoise ou papier – de Magnelli lors de ses séjours sur la Côte d’Azur.

“Homo Zappiens Zappiens” réunit des artistes tels que Pipilotti Rist, Ugo Rondinone, Véronique Joumard, Matthieu Laurette ou Paul Graham, qui explorent la place de la télévision dans l’art. Organisée par les étudiants de la MST “métiers de l’exposition”, elle est présentée jusqu’au 30 juin à la galerie Art & Essai de l’université Rennes 2 (tél. 02 99 14 11 42), avant qu’un second volet ne soit proposé du 13 septembre au 30 octobre à la Ferme du Buisson, à Marne-la-Vallée.

Tania Mouraud et Bernard Calet ont été déclarés lauréats ex aequo de la XIe Bourse d’art monumental d’Ivry. Avant que l’un des deux artistes ne bénéficie d’une commande publique, ils se partagent les espaces de la galerie Fernand Léger, Centre d’art d’Ivry (tél. 01 49 60 25 06) jusqu’au 30 mai. Alors que Tania Mouraud présente une mini-rétrospective de ses travaux des années soixante à nos jours, Bernard Calet a choisi d’exposer des œuvres récentes, à l’image de Jetée/Fauteuil qui joue sur notre rapport à l’espace, physiquement et intellectuellement.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°60 du 9 mai 1998, avec le titre suivant : Les Brèves : Alberto Magnelli, Christian Boltanski

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