Les droits d’entrée en France

Une multitude de statuts et de régimes spéciaux

Le Journal des Arts

Le 22 mai 1998 - 499 mots

En France, la diversité de statuts des musées publics aboutit à des différences de tarifs de plus en plus prononcées – d’une dizaine de francs à 45 francs pour le Louvre –, et à une multitude de régimes d’exonération et de réduction. Pour la minorité de visiteurs qui ne bénéficient d’aucun tarif spécial, les cartes de fidélité offrent une nouvelle solution.

En France, près d’un tiers des visiteurs ont librement accès aux collections permanentes des musées publics. Les handicapés avec un accompagnateur et les moins de 18 ans sont exonérés de droit d’entrée dans presque tous les établissements publics, à l’exception des monuments historiques qui fixent la limite d’âge à 7 ans, et de certains musées dont la fréquentation repose sur le jeune public. Les chômeurs, eux aussi, y accèdent souvent gratuitement. Pour le reste, tout dépend des autorités de tutelle.

Les 33 musées nationaux français multiplient ainsi les cas d’exonération, soit sur des critères sociaux – chômeurs, titulaires du RMI et du minimum vieillesse, appelés du contingent –, soit lorsque l’activité des visiteurs le justifie : certains professionnels ou élèves dans le secteur artistique n’ont rien à acquitter, ni les enseignants et journalistes, qui sont censés contribuer à la diffusion de la culture. Si la gratuité est accordée aux moins de 18 ans et un tarif réduit aux moins de 26 ans – les titulaires de la “carte Jeunes” peuvent même entrer à deux pour le prix d’un seul billet –, en revanche, rien n’est prévu pour les plus de 60 ans et les étudiants ; une lacune souvent comblée dans les musées municipaux ou départementaux, qui proposent généralement des réductions aux étudiants, aux personnes âgées, aux familles nombreuses, aux chômeurs et aux Amis de musées.

Formules spéciales pour tous
Pour ceux qui ne bénéficient d’aucun avantage, de nombreux établissements municipaux restent gratuits le dimanche ou le premier dimanche du mois. C’est également le cas du Louvre, au statut autonome, qui n’applique le tarif réduit que sur modulation horaire, chaque jour après 15h et le dimanche toute la journée. La contrepartie étant la cohue, l’adhésion à la société des Amis du musée ou l’achat d’une carte “Louvre Jeunes” – destinée aussi bien aux enseignants et éducateurs qu’aux moins de 26 ans – offrent une solution pratique aux habitués.

Les cartes de fidélité et les laissez-passer peuvent concerner aussi bien les collections permanentes que les expositions. Des établissements de province, tels les Musées d’Amiens, ont emboîté le pas au Centre Pompidou, au Musée d’Orsay et au Louvre. Ces cartes coupe-file ne sont cependant économiques que si on les utilise intensément. Ainsi, la carte “Sésame Duo”, donnant accès pendant une saison aux expositions du Grand Palais pour deux personnes, coûte 450 francs – un prix d’ailleurs revu à la baisse depuis son lancement à 500 francs, il y a deux ans.

D’un concept différent, la carte “Musées monuments” s’adresse aux touristes, avec un nombre de visites illimitées dans 70 établissements parisiens et franciliens, sur une durée de un à cinq jours.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°61 du 22 mai 1998, avec le titre suivant : Les droits d’entrée en France

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