Le XVIIIe à l’honneur

Le Salon de Dijon rencontre un succès croissant

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 5 juin 1998 - 456 mots

Le XXVIe Salon des antiquaires de Dijon, spécialisé dans les meubles et objets d’art du XVIIIe siècle, a réuni du 15 au 24 mai, soixante-cinq antiquaires et quarante brocanteurs. Il a accueilli 14 666 visiteurs français et étrangers – venus principalement des États-Unis, d’Italie, de Suisse –, attirés à la fois par la qualité des pièces exposées et l’atmosphère conviviale de la manifestation.

DIJON - Incontournable, le stand de la galerie Berger, de Beaune, l’était à double titre. Situé à l’entrée du Parc des expositions, face au hall d’accueil, les visiteurs ne pouvaient le manquer. Il reconstituait un salon du XVIIIe siècle, tapissé de boiseries provençales en sapin laqué de couleur crème. Une glace à parecloses en bois sculpté et doré, époque Régence, était accrochée au-dessus d’une console en bois sculpté et doré, également d’époque Régence, flanquée d’une paire de sculptures en terre cuite, école française du XVIIIe. Incontournable, il l’était aussi pour les belles découvertes que le chineur pouvait y faire, tels ce cabinet de voyage anglais fin XVIIe, laqué – semblable à certains cabinets d’Extrême-Orient –, sur piétement en bois doré, ou ce secrétaire parisien époque Louis XVI, attribué à Charles Bayer, en bois de rose et d’amarante, avec des encadrements de frises en laiton moulées, ciselées et dorées.

Belles surprises également chez Vichot-Corboz, de Lons-le-Saunier, qui présentait un impressionnant buffet, exécuté au moment où l’ébéniste Thomas Hache effectuait ses débuts grenoblois (1670-1680) – un meuble “dans son jus”, en bon état de conservation –, et un cabinet fin XVIIe du Lyonnais ou du Dauphiné, en ronce de noyer, incrusté de filets d’ivoire, dont les portes s’ouvrent sur une multitude de tiroirs. Robert Mongin, de Bayeux, proposait pour sa part une commode époque Louis XVI, en bois de rose et sycomore, à 25 000 francs, ainsi qu’une paire d’encoignures estampillée Lardin, à 180 000 francs. Antoine Claeys, jeune antiquaire de l’Aisne (Maison du XVe, Bruno Wallez, à Nogent L’Artaud) mettait à l’honneur un petit cabinet siennois du début du XVIe siècle, avec incrustations de pierres dures sur une armature de sapin (250 000 francs). Un cabinet identique se trouve au Musée Forza, à Milan. Le Biterrois Christian Bonnin exposait, lui, un ensemble de faïences européennes des XVIIe et XVIIIe siècles, comme ce plat de Lyon à décor peint de belles dimensions (1745-1750), ou cet autre, dit de la Veuve Perrin, décoré de fleurs et fruits (1770-1775). La Haute Époque et le XIXe étaient également représentés à Dijon, mais les stands offraient aussi tableaux et gravures, argenterie, faïences et porcelaines, bijoux, tapis et tapisseries.

Les organisateurs de la manifestation, un des plus grands salons d’antiquités régionaux, autant prisé des marchands que des visiteurs, annoncent qu’ils ont dû refuser cette année la candidature d’une vingtaine d’exposants.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°62 du 5 juin 1998, avec le titre suivant : Le XVIIIe à l’honneur

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