Amuse-gueule, champagne, paillettes et objets d’art

Le Carré Rive Gauche fêtait les cinq sens

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 19 juin 1998 - 422 mots

Pour sa 21e édition, le Carré Rive Gauche a attiré une foule de visiteurs et les marchands se montraient globalement satisfaits. Certains ont établi des contacts fructueux, tandis que d’autres réalisaient des ventes importantes.

PARIS. La rue de Beaune était noire de monde le 3 juin, pour la soirée d’inauguration du Carré Rive Gauche. Quelques mètres plus loin, de nombreux visiteurs flânaient quai Voltaire et tentaient de se frayer un chemin à l’intérieur des galeries. Rue du Bac et rue des Saints-Pères, curieux et amateurs passaient d’antiquaire en antiquaire, traversant la chaussée un verre de champagne à la main. Des hommes d’affaires connus, des “stars” du show-biz, mais aussi quelques sportifs de haut niveau participaient à cette manifestation très parisienne. Les antiquaires avaient pour la plupart joué le jeu en présentant un ou plusieurs objets liés au thème des cinq sens. Christian Deydier exposait des vases de la dynastie Liao (947-1125 ap. J.-C.) ainsi que des gourdes de voyage en terre cuite – le goût –, Jean Michel de Dion, un portrait de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud – la vue –, Monseigneur l’Ancien, un tapis Tabriz figurant une scène biblique – le toucher –, Camoin Demachy, un ensemble de coupes et flacons en cristal coloré à l’oxyde d’uranium (Baccarat, 1840, pour l’odorat)... “Le Carré Rive Gauche est un des rares événements qui parvient à résister au temps, explique son président Dominique Chevalier. La manifestation permet d’animer le quartier. Il est néanmoins regrettable qu’un certain nombre d’antiquaires importants refusent de jouer le jeu”. Les affaires réalisées ont été variables selon les marchands. Véronique Girard semblait satisfaite, de même que Valérie Cueto qui a vendu des tableaux et du mobilier, et Bernard Blondeel indiquait avoir négocié plusieurs pièces importantes. Chez Camoin Demachy comme chez Jean Wanecq, malgré le flot continu de visiteurs, aucune vente n’avait été conclue le premier jour. Sylvain Levy-Alban a, lui, profité du souffle apporté par la manifestation pour réaliser un nombre important de transactions avant même l’inauguration, cédant par exemple une paire de consoles en bois doré Louis XVI. “Lors de l’inauguration du Carré, les gens viennent pour regarder et boire une coupe de champagne plus que pour acheter. Ce ne sont pas des clients très intéressants”, confie-t-il. Pour sa part, Ghislaine David estime que “le Carré permet de réaliser une publicité de fond qui nous apporte renommée et notoriété. Il nous offre l’occasion d’élargir notre clientèle”. Les clients étrangers semblaient cette année moins nombreux. Une éclipse qui pourrait s’expliquer en partie par la grève des pilotes d’Air France.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°63 du 19 juin 1998, avec le titre suivant : Amuse-gueule, champagne, paillettes et objets d’art

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