Galerie

Makassar s’agrandit

Une nouvelle galerie avenue Matignon

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 19 juin 1998 - 470 mots

PARIS

Makassar France vient d’ouvrir une nouvelle galerie, au 19 avenue Matignon. Sur 450 m2, Monique Magnan expose des meubles Art déco des années vingt et trente, ainsi que quelques pièces des années quarante, d’ébénistes et de décorateurs qui ont pour nom Ruhlmann, Adnet, Poillerat, Dominique.

PARIS - Rien n’arrête Monique Magnan. Quinze ans après son installation au Louvre des Antiquaires et quatre ans après l’ouverture d’un second espace d’exposition dans le faubourg Saint-Honoré, également consacré à l’Art déco, l’antiquaire a inauguré le 11 mai une nouvelle et immense galerie avenue Matignon, en lieu et place de Didier Imbert Fine Art, fermé depuis un an et demi. “Le VIIIe arrondissement était la terre d’élection des grands décorateurs Art déco comme Émile-Jacques Ruhlmann, qui était installé rue de Lisbonne, Jean-Michel Frank, rue du faubourg Saint-Honoré, ou Eu­gène Printz, rue de Miromesnil. Grâce à mes deux galeries, l’Art déco revient en force dans le quartier qui était autrefois le sien. Parallèlement, le VIIIe est en train de connaître une évolution porteuse avec la présence de Christie’s et de Sotheby’s, installés à deux pas, et de grands antiquaires qui sont ou vont prendre place avenue Matignon, rue du faubourg Saint-Honoré ou place Beauvau. Un véritable Carré Rive Droite est en train de se développer”.

Située à deux pas des hôtels Crillon et Bristol, la nouvelle galerie Makassar permet aux visiteurs américains de passage (collectionneurs, décorateurs ou particuliers), qui constituent environ 80 % de sa clientèle, de découvrir en peu de temps un large éventail de meubles Art déco. Ici, sur deux niveaux largement éclairés par des baies vitrées ouvrant sur l’avenue, ils peuvent voir et acheter des meubles exposés dans de petits salons, aménagés comme des intérieurs d’appartement, avec tableaux et sculptures. “Cette présentation permet de suggérer des idées de décoration à mes clients, américains surtout mais aussi européens. Depuis le début de l’année, j’ai noté un regain d’intérêt de la part de la clientèle française. L’immobilier redémarre et les gens achètent du mobilier pour équiper leur intérieur”.

Un salon signé Ruhlmann
La large surface disponible permet d’exposer des ensembles complets : ainsi, au rez-de-chaussée, un salon signé Ruhlmann comprenant un bureau en ébène de Macassar datant de 1933, une bibliothèque (600 000 francs) et plusieurs sièges. Ou encore, un argentier en palissandre recouvert de marbre, à l’intérieur structuré en chêne (550 000 francs), et une coiffeuse en ébène incrustée d’ivoire, également réalisés par cet ébéniste qui affectionnait les placages de bois précieux. Au rez-de-chaussée toujours, on remarquera un guéridon en galuchat, une pièce unique de Clément Rousseau en bois de palmier, et quatre petites tables gigognes en laque de Jean Dunand, recouvertes de coquilles d’œuf. Les clients moins fortunés pourront se tourner vers du mobilier estampillé Dominique, par exemple un bureau (150 000 francs) et une table basse en palissandre (80 000 francs).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°63 du 19 juin 1998, avec le titre suivant : Makassar s’agrandit

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