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Biennale de Venise

Du nouveau pour le pavillon italien

Par Lidia Panzeri · Le Journal des Arts

Le 10 novembre 2008 - 734 mots

La Biennale a nommé les commissaires du pavillon italien, Beatrice Buscaroli et Luca Beatrice, et a présenté ses projets d’aménagement.

VENISE - Peu après avoir été officiellement désignée par Sandro Bondi, ministre des Biens culturels italien, comme la commissaire – aux côtés de Luca Beatrice – du pavillon qui accueillera les représentants de l’Italie à la prochaine Biennale des arts visuels de Venise, qui se tiendra du 7 juin au 22 novembre 2009, Beatrice Buscaroli s’est empressée de déclarer qu’elle installerait les artistes italiens dans leur pavillon originel, celui des Jardins du Castello, habituellement destiné aux expositions internationales… avant de se rétracter. Le pavillon demeurera donc à l’Arsenal, dans la Tese delle Vergini, lieu inauguré lors de l’édition 2007 sous le commissariat d’Ida Gianelli. Le président de la Biennale, Paolo Baratta, espère trouver bientôt du côté nord de la Salle d’armes un lieu plus adapté, toujours situé à l’Arsenal, à proximité de la Corderie. En attendant, le partage des tâches entre les deux commissaires nouvellement nommés n’est pas déterminé. Ils appartiennent l’un et l’autre à la même « sphère » culturelle : tous deux prêtent leur plume au supplément dominical du quotidien Libero, journal proche de l’actuel gouvernement de droite ; tous deux enseignent : Beatrice Buscaroli (qui, d’ailleurs, écrit aussi pour le quotidien de droite Il Giornale) à l’université de Bologne et Luca Beatrice à l’Académie de Brera, à Milan. Tous deux sont à la fois critique et commissaire d’exposition. La première est plus intéressée par l’histoire de l’art, notamment par le futurisme, tandis que Luca Beatrice est résolument orienté vers l’art contemporain, sous le signe de la transversalité interdisciplinaire. Beatrice Buscaroli pourrait concevoir une exposition à caractère plus historique (et pourquoi pas réaliser le vœu de Sandro Bondi en consacrant une rétrospective au sculpteur Pietro Cascella), tandis que la sélection d’artistes « actuels » reviendrait à Luca Beatrice.

Accessible aux chercheurs
Paolo Baratta a présenté le 9 octobre le projet de restructuration du pavillon de l’Italie, celui des Jardins de la Biennale. Nouveauté significative, l’aile Pastor, extension de l’édifice réalisé par Carlo Scarpa qui contenait des bureaux et des réserves, accueillera bientôt la division des Archives historiques des arts contemporains (ASAC). Cette division comprend un fonds d’archives historiques, les catalogues des différentes manifestations de la Biennale, mais aussi un fonds sur les plus importantes expositions organisées à travers le monde depuis le début du XXe siècle, ou encore des revues spécialisées. Tout ce matériel avait été mis en caisse lorsque, en 2001, ont commencé les travaux de restauration du palais Ca’Corner della Regina, qui était alors le siège de l’ASAC et où les documents n’étaient déjà plus consultables depuis des années. Le nouveau pavillon proposera également des salles de lecture et des postes pour le visionnage de vidéos, un lieu accessible toute l’année aux chercheurs et aux étudiants. En revanche, le secteur multimédia, comprenant vidéos, documentaires et clips, devrait demeurer au Vega de Marghera, bien qu’un transfert à terme du côté sud de la Salle d’armes soit envisageable. Mais l’intervention réalisée au pavillon italien ne s’arrête pas là : un espace sera consacré aux ressources pédagogiques, comprenant l’accueil des groupes et les activités didactiques, tandis qu’un autre accueillera la librairie et la cafétéria. Ces secteurs ont déjà trouvé des mécènes et devraient être ouverts dès la prochaine édition de la Biennale des arts visuels. En accord avec le directeur de la prochaine édition, Daniel Birnbaum, des installations réalisées par des artistes contemporains y trouveront aussi leur place. Le coût total de l’opération – transfert des matériels de l’ASAC compris – est évalué autour de 2,5 millions d’euros. Une somme que Paolo Baratta espère obtenir grâce à un financement consenti par Arcus SpA, société spécialisée dans le développement de l’art, de la culture et des spectacles. L’objectif final est de rendre les Jardins accessibles toute l’année et d’y développer des actions susceptibles d’être programmées à partir du printemps 2010, en association avec les pavillons étrangers. Enfin, sur le plan international, Paolo Baratta a annoncé la participation des Émirats arabes unis, qui seront installés dans la zone de l’Artillerie, mais aussi de la Palestine, que la municipalité de Venise est parvenue à loger dans l’ancien couvent des Saints-Côme-et-Damien, situé sur l’île de la Giudecca. Ces deux pays sont accueillis pour la première fois par la Biennale. Autre nouveauté : la Catalogne revendique une place distincte par rapport au pavillon espagnol, à l’intérieur des Jardins

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°291 du 14 novembre 2008, avec le titre suivant : Du nouveau pour le pavillon italien

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