Genre

Regards de la Renaissance

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 28 octobre 2008 - 431 mots

La National Gallery de Londres propose un panorama de l’art du portrait européen des XVe et XVIe siècles.

LONDRES - Organisée en collaboration avec le Musée national du Prado, « Renaissance Faces. Van Eyck to Titian » [Portrait de la Renaissance. De Van Eyck au Titien] actuellement à la National Gallery of Art de Londres n’a pas grand-chose en commun avec la version espagnole de cette exposition présentée cet été à Madrid. Prenant pour thème les variations autour du portrait de 1400 à 1560, la manifestation londonienne repose avant tout sur la mise en valeur des collections exceptionnelles du musée. Recréant la pluridisciplinarité sans distinction hiérarchique de l’époque, la sélection ne se limite pas à la peinture, mais invite la sculpture, le dessin, la numismatique et l’enluminure. Ce panorama souligne, par ailleurs, les influences techniques qui ont traversé l’Europe au cours de la Renaissance. Ainsi, de grandes figures de la peinture européenne se confrontent-elles, de l’Italie à l’Angleterre, en passant par la France et l’Allemagne.
Organisé de manière thématique – la famille, l’amitié, l’amour, l’allégorie ou encore l’affirmation du statut social –, le parcours réunit quelques-uns des fleurons de la collection du musée londonien – l’iconique tableau Les Époux Arnolfini et le superbe Portrait d’un homme (Autoportrait ?) de Jan van Eyck, la Dame à l’écureuil et à l’étourneau et Les Ambassadeurs d’Hans Holbein le Jeune, le Doge Leonardo Loredan de Giovanni Bellini et le Portrait d’un jeune homme par Sandro Botticelli… En puisant le quart de la sélection dans ses propres salles, la National Gallery n’a non seulement pas lésiné sur la qualité des œuvres présentées, mais elle a pu concentrer ses dépenses sur des prêts d’importance : Un Vieil homme et son petit-fils de Domenico Ghirlandaio du Musée du Louvre, le Jeune couple en Bacchus et Ariane sculpté dans le marbre par Tullio Lombardo du Kunsthistorisches Museum de Vienne et quelques bijoux provenant de collections particulières comme Madeleine de France par Jean Clouet. Le visiteur a, quant à lui, l’avantage de pouvoir admirer des chefs-d’œuvre familiers dans de meilleures conditions d’éclairage et de scénographie. La coopération avec le Prado se concrétise pour sa part dans la salle finale, consacrée à la représentation du pouvoir. Avec plusieurs portraits en pied, dont un peint par le Titien, et deux bronzes magistraux, le roi Philippe II y règne en monarque absolu.

RENAISSANCE FACES : VAN EYCK TO TITIAN, jusqu’au 18 janvier 2009, The National Gallery, Trafalgar Square, Londres, Tél. 44 207 747 2885, www.nationalgallery.org.uk, tlj 10h-18h, mercredi 10h-21h. Catalogue en anglais, édité par le musée, 304 p., environ 32 euros, ISBN 978-185709-407-7.

RENAISSANCE FACES

- Commissaire : Susan Foister, conservateur à la National Gallery
- Nombre d’œuvres : 92 (dont 23 de la National Gallery of Art de Londres et 6 du Musée du Prado, Madrid)
- Mécène : AXA

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°290 du 31 octobre 2008, avec le titre suivant : Regards de la Renaissance

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque