Ravalés au rang d’objets purement ethnologiques, les boucliers tribaux ont longtemps été négligés par les musées d’art. En collectionneur averti, Joseph Mueller s’y est néanmoins intéressé dès les années quarante, donnant naissance à un fonds sans cesse enrichi depuis. Le Musée Barbier-Mueller prête à la Fondation Mona Bismarck une centaine de pièces, sélectionnées pour leur intérêt plastique et leur signification.
PARIS - Si la fonction première du bouclier est de protéger lors d’un combat, des notions symboliques se sont vite greffées à cet aspect. Leurs surfaces ont accueilli toutes sortes de représentations identitaires, chaque clan ayant son style distinctif.
Généralement en bois, parfois revêtus de vannerie ou de cuir, les boucliers africains restent essentiellement fonctionnels, avec leur forme massive, ce qui n’empêche pas la présence de motifs peints. Quelques œuvres de prestige en métal, produites en Éthiopie, figurent également dans le parcours.
Au contraire, le Sud-Est asiatique se caractérise par une nette recherche ornementale, comme en témoignent la variété des formes, l’incrustation de matières précieuses et les nombreuses représentations humaines. Certains boucliers avaient une fonction cérémonielle et servaient aux danses rituelles, tel ce splendide exemplaire d’Atauro surmonté d’une statuette.
Enfin, les motifs non figuratifs des aborigènes d’Australie évoquaient peut-être la continuité des générations. Le catalogue permet d’approfondir ces questions symboliques et propose un essai comparatif sur les boucliers européens.
11 septembre-28 novembre, Fondation Mona Bismarck, 34 avenue de New York, 75116 Paris, tél. 01 47 23 38 88, tlj sauf dim. lun. et jf 10h30-18h30. Catalogue 240 p., 280 F.
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Boucliers tribaux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°65 du 28 août 1998, avec le titre suivant : Boucliers tribaux