Christie’s disperse deux siècles d’art français

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 9 octobre 1998 - 447 mots

Après le succès de la première vacation “Arts of France�? à l’automne 1997, dont le produit avait dépassé les 90 millions de francs, Christie’s organise à New York, le 23 octobre, une vente prestigieuse liée aux arts français de la fin du XVIIe au XIXe siècle.

New York - Christie’s New York se prépare pour le deuxième rendez-vous du cycle des ventes “Arts de France”, inauguré en octobre 1997 avec un luxueux catalogue relié de 450 pages et un produit de 16 millions de dollars. La vente du 23 octobre comprend des meubles et objets d’arts décoratifs français (argenterie, sculpture et céramique), ainsi que de nombreux tableaux anciens. Elle sera précédée d’un symposium de deux jours, les 18 et 19 octobre, où conservateurs, historiens de l’art et experts passeront en revue les secrets qu’il est bon de connaître pour collectionner ce type de pièces. Sir Geoffrey de Bellaigue, grand expert des collections de la reine d’Angleterre, le spécialiste en mobilier français Theodore Dell et Peter Hughes, conservateur en chef de la Wallace Collection, sont au nombre des intervenants.

Parmi les meubles et objets d’art, la section la plus importante de la vacation, figure un ensemble de pièces de maîtres orfèvres et de céramistes français du XVIIIe siècle, provenant de la collection Ludmila Piogey, duchesse de Caylus et descendante d’une famille de collectionneurs. Particulièrement remarquables, un service de table en porcelaine de Sèvres Louis XV/Louis XVI à décor “feuille de choux”, estimé 60-80 000 dollars (336-448 000 francs), et un secrétaire à abattant Louis XVI de l’ébéniste Nicolas Petit (25-35 000 dollars). Autres pièces maîtresses, une horloge planétaire fabriquée dans l’atelier des frères Raingo vers 1825, issue de la collection Junius S.
Morgan, petit-fils du financier américain J. Pierpont Morgan (250-350 000 dollars) ; une commode marquetée “à la grecque” et bronzes dorés, œuvre de l’ébéniste Lacroix, acquise en 1763 par George William, sixième comte de Coventry, (700 000-1 million de dollars), et une bibliothèque basse Louis XVI dont le panneau ovale central en bronze sculpté représente Alexandre et Apelle, réalisée par Étienne Levasseur pour l’hôtel Lebrun vers 1785 (400-600 000 dollars), propriété de la Massachusetts Historical Society de Boston.

Une quarantaine de tableaux – signés Chardin, Fragonard, Greuze, Hubert Robert... – proviennent de la galerie parisienne Cailleux, et notamment deux toiles qui figuraient dans ses expositions Boucher (1964) et Watteau (1968) : la Cueillette des cerises, une esquisse à l’huile de François Boucher, estimée 500-700 000 dollars, et la Nymphe de la Fontaine, par Watteau, 600-800 000 dollars. Ce nu féminin sensuel, exécuté vers 1718, avait été présenté en 1860 par la galerie Martinet, à Paris, dans la première grande exposition de peinture française du XVIIIe siècle.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°68 du 9 octobre 1998, avec le titre suivant : Christie’s disperse deux siècles d’art français

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