De Palm Beach à L.A.

Richard Lester lance un foire d’antiquaires à Beverly Hills

Le Journal des Arts

Le 9 octobre 1998 - 627 mots

Après la Foire des antiquaires de Palm Beach, lancée il y a deux ans, Richard Lester s’attaque à la côte Ouest des États-Unis en organisant un nouveau salon international à Los Angeles. The Beverly Hills International Art & Antique Fair accueillera, du 29 octobre au 3 novembre, une quarantaine d’exposants américains et européens, dont cinq français.

BEVERLY HILLS - La chasse au client insaisissable est une des missions de Richard Lester, organisateur d’événements artistiques. On lui doit déjà la Foire des antiquaires de Palm Beach, qui a remporté un franc succès. L’édition 1997 s’est traduite par des ventes mirobolantes, comme cette Baigneuse de Renoir vendue 4 millions de dollars (24 millions de francs) par le marchand parisien Philippe Cazeau.

Cette année, Richard Lester et son épouse s’installent à Beverly Hills et partent à la conquête d’un État qui occupe, d’un point de vue économique, la septième place mondiale, jouant un rôle de locomotive dans la croissance des États-Unis. “La foire est installée à deux kilomètres à peine des résidences où vivent les personnes les plus riches du pays”, souligne Richard Lester, qui a dirigé une galerie à Los Angeles pendant vingt ans. Fidèle à ses pratiques habituelles, l’organisateur recrute ses exposants parmi quelques grands marchands d’art, comme le Londonien Spink ou le Parisien Boulakia. Au total, quarante-neuf marchands sont attendus, dont dix-huit britanniques, douze new-yorkais et cinq parisiens. Ils exposeront sous une tente de 3 250 m² dressée juste à côté du Beverly Hilton Hotel, à quelques “blocs” seulement des studios de la Fox. Contrairement aux auctioneers qui tiennent leurs grandes ventes au même moment que les salons d’art comme le Winter Antiques Show, Richard Lester préfère organiser ses événements après les grandes foires new-yorkaises, et cette initiative s’est avérée fructueuse. La Foire de Palm Beach a eu lieu juste après le Winter Antiques Show, tandis que Beverly Hills emboîte le pas à l’International Fine Art and Antique Dealers Show. Un tel agenda permet aux marchands européens qui participent aux foires de New York de faire de substantielles économies de frais de transport.

La première foire importante de la côte Ouest
“Pour les tableaux impressionnistes et modernes, seul compte le marché américain”, explique Jean-François Cazeau, qui exposera notamment le Dufy (Le 14 juillet au Havre) présent sur le stand de la galerie à la Biennale des antiquaires. Pour sa part, la galerie Boulakia proposera un ensemble de tableaux modernes et contemporains allant de Degas à Basquiat, dont une nature morte de Renoir, un Van Dongen (Le clown, 1907), un Picasso et un Chagall. Dan Coissard, directeur associé de la galerie d’Orsay, a lui aussi parié sur cette manifestation qui devrait, selon lui, devenir la première de la côte Ouest des États-Unis : “Des clients originaires de Californie poussent régulièrement la porte de notre galerie. Nous avons décidé d’aller à notre tour à leur rencontre en exposant à Los Angeles. Nous montrerons un ensemble de tableaux français comprenant notamment des œuvres de l’école de Barbizon et des postimpressionnistes”. Chez Spink, plusieurs aquarelles de Turner des années 1830 seront proposées entre 2 et 5 millions de francs. Le marchand exposera également une Vue d’un port méditerranéen (1781) de Claude Joseph Vernet, estimée 3,25 millions de francs, mais aussi des bijoux et des arts d’Orient.

Événement “glamour” par excellence, la soirée inaugurale sera donnée au profit de la Huntington Library, dont les collections d’art et les jardins botaniques sont renommés. Le président du comité des collectionneurs et amateurs d’art de la foire est le décorateur Mario Buatta, qui occupe les mêmes fonctions à Palm Beach. Le prochain projet des Lester pourrait les amener à poser leurs valises dans la très résidentielle ville d’Aspen, au Colorado, où le pouvoir d’achat par habitant est le plus élevé du pays, juste après Palm Beach.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°68 du 9 octobre 1998, avec le titre suivant : De Palm Beach à L.A.

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