Zurbarán retourne au pays

Séville offre une anthologie du peintre espagnol

Le Journal des Arts

Le 23 octobre 1998 - 444 mots

Pour le quatrième centenaire de la naissance de Zurbarán et parallèlement aux expositions organisées à Barcelone et à Valence, le Musée des beaux-arts de Séville a rassemblé quelque 90 tableaux. Cette dispersion des efforts laisse chacune des manifestations bien en deçà de la rétrospective du Prado, qui a tourné entre Paris, New York et Madrid, en 1987-1988, mais le musée sévillan n’en offre pas moins un regard renouvelé sur le peintre, après une importante campagne de restaurations et d’attributions.

SÉVILLE (de notre correspondant) - Reste-t-il quelque chose de neuf à apprendre sur Zurbarán (1598-1664), après la rétrospective itinérante organisée il y a dix ans par le Musée du Prado qui avait rassemblé 118 tableaux ? Sans doute le quatrième centenaire de la naissance du peintre exigeait-il que l’Espagne se penche à nouveau sur ce grand représentant du Siècle d’or. Il est d’ailleurs surprenant que les musées n’aient pas uni leurs efforts pour proposer un panorama complet de son œuvre, et l’absence du Prado dans cette commémoration est à remarquer.

Cependant, avec ses 90 œuvres, le Musée des beaux-arts de Séville parvient à présenter, pour la première fois, une anthologie de Zurbarán dans la ville même où s’est déroulée la majeure partie de sa carrière artistique. En outre, comme l’explique le professeur Enrique Valdivieso, commissaire de l’exposition, la présence d’une vingtaine de pièces restaurées et de “tableaux que l’on croyait jusqu’à présent perdus ou d’auteur inconnu” permet de mieux aborder l’évolution stylistique de Zurbarán, du ténébrisme à une peinture plus “lumineuse, délicate et intimiste”.

Un cycle in situ
Le Musée de Cadix a prêté 13 toiles, presque toutes exécutées pour la Cartuja de Jerez, le Prado huit tableaux seulement. Le Louvre, la National Gallery de Londres, le Metropolitan à New York et le Musée d’art antique de Lisbonne ont également apporté leur contribution, mais la plupart des œuvres proviennent du musée sévillan lui-même, qui occupe l’ancien couvent de la Merced Calzada. L’une des plus belles réussites de l’exposition est d’ailleurs de montrer in situ les tableaux de l’Histoire de San Pedro Nolasco peints pour le couvent.

L’accent a particulièrement été mis sur les œuvres exécutées par Zurbarán pour les confréries religieuses, mais d’autres tableaux – dont quelques-uns datent de sa première étape madrilène, lorsqu’il tentait sa chance à la Cour – offrent un aperçu global de sa carrière. Enrique Valdivieso a choisi l’ordre chronologique et tenté de mettre en évidence des peintures “où l’intervention de l’atelier est nulle ou insoupçonnable”. Un sujet épineux, sur lequel les recherches doivent encore être approfondies.

FRANCISCO DE ZURBAR�?N

Jusqu’au 9 décembre, Musée des beaux-arts, Plaza del Museo 9, Séville, tél. 34 95 422 07 90, tlj sauf lundi et jf 9h-15h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°69 du 23 octobre 1998, avec le titre suivant : Zurbarán retourne au pays

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