L’art actuel à Tours

Pour une plus grande visibilité des professionnels

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 20 novembre 1998 - 587 mots

Deux ans après sa première édition, le 2ème Congrès interprofessionnel de l’art contemporain (Cipac) réunira à Tours, les 26 et 27 novembre, une quinzaine d’organisations professionnelles liées au monde de l’art contemporain. La ministre de la Culture devrait y présenter sa politique en la matière.

TOURS - Contrairement à de nombreuses professions, il n’existait pas, avant 1996, de rendez-vous permettant à tous les acteurs de l’art contemporain (artistes, galeristes, directeurs de Frac ou de centres d’art, conservateurs de musées, restaurateurs, commissaires-priseurs…) de se réunir. Proposée par l’Association nationale des directeurs d’écoles d’art (Andea), la Conférence des écoles nationales d’art (Cena), l’Association française des directeurs de centres d’art (Dca) et l’Association nationale des directeurs de Frac (Andf), le principe d’un congrès biennal a reçu l’aval du ministre de la Culture le 5 avril 1996. Contrairement à une idée parfois répandue, la manifestation n’est pas pilotée par le ministère mais directement organisée par les professionnels eux-mêmes, réunis au sien de l’association Cipac présidée par Nathalie Ergino, directrice du Frac Champagne-Ardenne. “L’idée de ce Congrès, souligne-t-elle, est de rendre visible la profession”. Celle-ci se réunira cette année autour d’un thème générique – “L’art, une éducation à faire” – qui, selon Nathalie Ergino, permettra “de recouper les préoccupations de l’ensemble des professionnels de l’art contemporain” puisque touchant à la fois à la diffusion, à la transmission, à l’enseignement et à la sensibilisation à la création actuelle. Les congressistes entendent également interpeller l’Éducation nationale sur ses carences.

Un premier signe
D’un point de vue pratique, la quinzaine d’organisations professionnelles présentes se réunira en commissions internes le 26 au matin. Des commissions mixtes seront ensuite organisées l’après-midi sur des thèmes divers : “La présence des artistes français à l’étranger”, “Pour une vigilance sur les pratiques antidémocratiques”... Ces commissions permettront notamment de prendre la mesure du travail effectué depuis deux ans. La suite du Congrès, ouverte aux auditeurs, s’articulera autour de tables rondes, conférences et forums. Le secteur privé participera davantage à cette seconde édition à travers des forums sur “les fondations” ou sur “les amis de l’art contemporain”. Certains avaient un peu reproché aux organisateurs de ne pas avoir suffisamment impliqué les artistes dans une manifestation qui les concerne au premier chef. Cette année, ils seront plus nombreux à intervenir, comme Jacques Farine, président du Comité des auteurs artistes plasticiens. Des “leçons d’artistes” seront également dispensées par Raymond Hains, François Morellet, Jean-Luc Moulène et Luciano Fabro.

Les congressistes attendent également un signe fort venant de la ministre, qui participera à une séance plénière le 26. Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture en 1996, avait profité du 1er Cipac pour annoncer quelques mesures, comme l’installation de sculptures du XXe siècle dans le jardin des Tuileries. Catherine Trautmann devrait aussi faire à Tours quelques annonces, consécutives notamment à la nomination, le 10 novembre, du nouveau délégué aux Arts plastiques, Guy Amsellem, en remplacement de Jean-François de Canchy. David Caméo, conseiller technique du ministre de la Culture chargé des musées, des arts plastiques et de l’enseignement artistique, insiste sur le nouvel engagement financier du ministère : “Le budget de la Délégation aux arts plastiques augmente de 11 %, soit 18 millions de francs de plus pour l’enseignement artistique, 4 millions pour la diffusion et 3 millions pour le Centre national des arts plastiques”. Un premier signe, en attendant l’annonce d’une véritable politique pour l’art contemporain.

2ème CONGRÈS INTERPROFESSIONNEL DE L’ART CONTEMPORAIN, “L’ART, UNE ÉDUCATION À FAIRE�?

26 et 27 novembre, Centre international de Congrès Le Vinci, 26 boulevard Heurteloup, Tours ; renseignements au 02 47 64 40 13.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°71 du 20 novembre 1998, avec le titre suivant : L’art actuel à Tours

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